Textes écrits de 1986 à aujourd'hui
FUNAMBULES
Quel rêve farfelu de vouloir danser funambules
toi et moi sur le même fil
Nous avions trop bu
trop abusé du rhum parfumé
ton cou sentait la nuit
tes seins la girofle et la cannelle
Tu partais du nord-est
j’étais déjà à l’ouest
nous avions perdu le nord
En apesanteur
nous titubions l’un vers l’autre
notre histoire sentait le soufre
Attirés par le vide
nous valsons éthérés
dans les volutes dorées
des feux de la rampe
Aspirés par le vide
Nous sombrons
dans le crépuscule abyssal
sans baudrier ni filet
Il faut qu’amour et mort
étreignent dieux et déesses
Paris, 12 janvier
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
PREMIÈRE FOIS
Je suis comme
au premier jour
ébloui
étourdi
j’ai vingt ans me voici
Don Juan
Don Quichotte
comme au premier jour
d’un premier amour
Paris, 13 janvier
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
BAISER
Trinquons à nos rêves écarlates
aux flots de sève annonciateurs du printemps
aux désirs impatients
aux prémices d’amours
aux plaisirs partagés
à cette insolente jouissance
qu’étouffent tes lèvres
Paris, 26 janvier
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
TRIO N°2 EN MI BÉMOL MAJEUR OPUS 100 D929
Le chant de la vigne a la saveur sombre des guignes
La caresse libre de l'archet
se joue des cordes
de nos entraves
brise les chaines
et nos amarres
avec ce sens aigu de la justesse
et le son grave de la mélancolie J’accorde nos indifférences et déraisonne
votre âme perdue
les notes en vol voluptueuses et rondes en robe noire les soupirs lancinants des femmes lascives aux amours arborescentes En lente sarabande
de l’amour à jamais partisanes
les sorcières s’évanouissent
sur les rives du lac gelé
cœur du destin méandreux
déchirant leurs oripeaux
aux ramures torturées des tilleuls
Vous restez immobile sous la pluie des flèches valentines
la brume se fissure
et laisse apparaitre les cieux
mon âme charbonneuse s’enflamme
le temps d’un silence
pour le vénitien de vos yeux
et l’or de votre parure bella Venere
sono vostro schiavo
Paris, 14 février
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
UNE LUCIOLE EN ENFER
Que répondre lucide
à la volupté rebelle
l’insolente clarté
de ce sourire androgyne
soleil irradiant la nuit
atomisant les rêves
les pluies assassines
et mes élucubrations délétères
d’un désir éthéré
Lumineuse Lucie
tu brûles de m’arrimer à l’amour
éclipser la nuée de cendres
élucider mes vers
tu m’invites à descendre
m’endoucir en enfer
Serais-je seulement translucide
Lucifer lovicide
Paris, 16 février
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
MERAPI
Il est six heures ma plume faiblit et dans mon cœur une étincelle J'accepte ton désir en partage ton aube et son ciel ta peau sous les dentelles et ta lumière divine Nos draps sont de lave tu guettes l'éruption quand nos lèvres jointes s'imposent le silence
Longues-sur-Mer, 21 février
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
ONDINE
Dans le frisson
d’une nuit qui se meurt
la lueur labile de l’aube
ondule sur ton corps en croissant
Caresse pour l’âme
ton murmure à la lune
a la chaleur de l’âtre
dans la froidure de l’hiver
Tu éveilles
le désir des sens
émerveilles
l’errance du jour
Paris, 7 mars
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
VACILLEMENT
Dans cette banlieue jadis incarnat rue du ruisseau sang du torrent un escalier lumineux et secret entre fier printemps et juillet là où nos regards se frôlent où nos corps se croisent où nos lèvres hésitent ce verre de cinsault qu'elles refusent cet amour vert évidé brisant sentiment de désert défunt mort
git
Paris, 10-13 mars
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
LIBRES
Comme le ciel
où dansent les nuages
Comme les nuages
qu’agite le vent
Comme le vent
qui pousse la vague
Comme la vague
qui roule sur la plage
Comme la plage
inondée de soleil
Comme le soleil
dévorant nos corps
Comme nos corps
enlacés on s’endort
Comme un seul corps
on sème on s’aime encore
La Rochelle, 15 mars
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
AMAZONE
Elle ne veut plus
d'amours masquées
ou troglodytes
elle rêve de bleu
limpide
éthéré
de mers oniriques
chants de sirènes
vols de pégases
amazone libre
émancipée
de la lourdeur des hommes
Paris, 15 mars
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
ODALISQUES
Charme des reflets
ensorcelante
la lune croit
imperceptiblement
dans le miroir
je l'admire au ralenti
subjugué
de l'autre côté du miroir
ton corps lactescent
alangui
respire le printemps
torride
la chaleur suinte des murs
la lave monte en ses cratères
il flotte des parfums de vin doux
l'astrée se rapproche de tes rondeurs
comme une preuve futile
de votre attraction
bientôt fusionnelles
vos peaux s'entrelacent
vos chairs s’effleurent
mon âmoureuse s'emballe
une irrésistible poussée de fièvre
pulse le sang
la lune disparait sous un feu d'artifice
mes yeux se brouillent
s'enlarment
tout est blanc
jusqu'au cratère de la nuit
nul besoin de harem
deux temples voués à Dionyseros
deux corps en beauté consacrés
suffisent à mon vieux cœur
encore tremblant de s'être laissé
le temps d'un rêve ou d'un faux été
apprivoiser
par ses sœurs d'éternité
Paris, 16 mars
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
AVRIL
Avril et son parfum d'Elle
quand les corps se désemmitouflent
que son corps fume
comme la terre à dorer au soleil
L'air est frais encore
la peau frissonne
la chair polissonne
Elle le langoure des yeux
sans parole
Avril lui répond d'un regard plissé
comme un drap d'amour
ayant trop souri
* * * * * * * * * * * * *
Elle Lui dit
tu m'encharmes
mais c'est Elle qui Le possède
Lui n'a rien
ni l'en-cœur ni l'en-vie
Il n'est que printemps insoumis
infidèle aux lois aléatoires d'une nature sauvage et libre
* * * * * * * * * * * * *
Il porte en Lui la mort vernale
l'éblouissement de l'été
et les folles amours
qui sait
déflorées dans les champs de colza
l'entêtante pestilence
le braiement de l'âne
et le bourdon paroissial
* * * * * * * * * * * * *
Elle
désemparée
garde et regarde
au creux de son cœur
de ses mains jointes
vaciller la lueur
du soir pressé
la lune sera floue
et le rêve assurément fou
avec ou sans Lui
Paris, 2 avril
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
ÉVOHÉ
Quand tu câlines l'aube
je trompe le crépuscule quand tu me maries au jour
je divorce de la nuit
sous des larmes de lune
Quand tu consoles ton âme
je cajole mes mots je les fais baume pour les brûlures du temps
les sacrifices du ciel
Les courbes rebelles de ton corps sororisent avec les dentelles et les adventices du printemps mêlées à ta crinière Entre transe et danse nos défroques torsadent tâches floutées entre pampre et azur cicatriciel Le temps s'estompe l'amour ondule en cet écrin pascal d'herbes et de mousses où monte lentement la sève Tu te laisses ravir par le dieu-masque des vertiges tu frôles l'extase dans l'artifice des sens en ce prélude à la nuit
Quand je dis je
je dis tu je dis nous
Paris, 2-4 avril
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
ALCHIMISTE
J'écrivais plomb tu rêvais d'or une étoile en tes yeux alchimise mon encre de mots amers en mots d'amour de maux de l'âme en baume au cœur
Paris, 6 avril
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
À LIVRE OUVERT
J’ai lu dans les entrailles de la terre
atterré
je me suis perdu au fil de l’Histoire
à l’intersection
d’un sillon brulé
écorché
et d’une source chaude
J’ai lu entre les lignes du destin
entre les courbes de tes seins
J’ai lu en toi à livre ouvert
Pourquoi d’autres mains interdites
en ont-elles tourné les pages
J’ai lu en toi à livre ouvert
Pourquoi d’autres yeux voyeurs
en ont-ils volé les mots
J’ai lu en toi à livre ouvert
Pourquoi d’autres lèvres acides
en ont-elles goutté le venin
J’ai lu en toi à livre ouvert
Pourquoi d’autres sexes incestueux
ont-ils joui du délice de tes rimes
de ta prose
de ton intime
de mon timide amour
J’ai lu en toi à sexe ouvert
Sexe bandé
sexe arrimé
sexe imprimé
J’ai lu en toi à livre ouvert
Cœur écorché
cœur écartelé
cœur asséché
J’ai lu en toi à livre ouvert
Autodafé
Rochefort-sur-Mer, 23 avril
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
LIKE A BREATH OF LIFE
in a dream’s stream with velvety curves
like an endless breath
in the desert’s heart
like a vital voice
in the dismal void
her fingers fly over the strings
she dances a never danced dance
and sings an improvised pagan psalm
under the palms of an oasis
like a beautiful blue bird
the cheerful then plaintive poem
rises to the sky
magnifies the only one she loves
between love and broken heart
in a dream’s stream with velvety curves
Paris, 14-15 mai
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
LE VIEUX GRIMOIRE
à KM
Soir de pleine lune
poussiéreux grenier de mes souvenirs
un vieux grimoire
D’une écriture semblable à la mienne
dessinés depuis des siècles d’éternité
par une main qui put être mienne
les mots dansent à mes yeux
qu’épuise l’obscurité
Fasciné
je m’endors
Les mots sont sorciers
les fées poésie
et m’envoutent à jamais
Mes mots sont sorciers
Ils t’ont charmée
leur charme opère encore
Par leur seul pouvoir
je peux rendre lumineuses
la grisaille des jours sans soleil
la tristesse des nuits sans lune
Par eux je t’emmène
à des lieues du commun des mortels
vers de merveilleuses destinées
Je peux vaincre le destin
imaginer le futur
bâtir à ton image le présent
l’effacer
le modifier
à ton gout
Je peux défaire la trame de l’Histoire
réformer le passé
vivre le conte
rire ou pleurer
à ton gré
Mes mots sont sorciers
Ils m’appartiennent et me possèdent
mes rêves guident la plume qui les grave à jamais
sur les pages vierges de ton cœur
– ce déjà vieux grimoire offert
Rochefort-sur-Mer, 15 mai
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
1 MINUTE 18 SECONDES
Tu réinventes le temps
le figes
le fracture
le cicatrise
Il ne me reste que ces interdites minutes
Cinq peut-être
soustraites à la perpétuité
à la traitrise
à la mort aux amours écrites sur les lignes brisées de ma main
Indifférent à la dictature du désir
éphémère éclaté
la désinvolture empêtrée dans un fluctuant destin
je butine
lutine
mutine
l’écarlate bouton de tant de pivoines
que les effluves douces
se mêlent aux senteurs épicées
Le souffle s’affole septicéleste
puis s’estompe
leurs caresses secrètes me dissolvent
sous la voute cyprine
aux étoiles spectrales
Il ne restera de moi
sur la terre nue pétrifiée d’hypocrites
que quelques sutures versatiles
que quelques vers saturés
éternels pourtant
disent-elles courtisanes
telles les amours glyphosatées
Paris, 8-9 juin
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
EX-VOTO
Warst du mein Bruder mein Feind oder schlimmer Vielleicht war ich nichts und niemand für dich In deiner Falsettstimme hätte ich vorsichtig sein sollen Für alles vergebe ich dir illoyaler Freund Du hast mich befreit Danke wegen des Computerspeichers bin ich frei aber vermisse ich dich nicht Ich wache morgens auf ohne an dich zu denken ohne über deinen Verrat nachzudenken ohne den Geruch von Rache Meine Erinnerung habe ich belüftet abgestaubt gescheuert neu gestrichen In einem Heiligtum bleiben die Kinder Ich weiß es nicht einmal mehr wie siehst du aus von ihr vergesse ich sogar den Namen Ich ließ seine Verachtung seine Leere seine Langeweile seine Gewissheiten seine Lügen seine kleine ohne Sinnlichkeit Macken los Ich überlasse dich deinem Schweigen Ich überlasse dich ihren Clinch ihren winzigen Vereinbarungen ihren größten Meinungsverschiedenheiten ihren falschen Theatersets ihren Pestgerüchen ihren Unwahrheiten Seit deinem Verbrechen sehe ich endlich gleich aus nehme ich ohne Tumult die Nebenstraßen entdecke ich den wilden Duft der Blumen wieder die Sonnenuntergänge die Nächte unter meinen Sternen Ich bin frei aber vermisse ich dich nicht
Paris 30 juin
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
SOLEILS
Soleil de vie
* * * * * * *
Aube éparpillée
Tu brouilles la brume
et ton sourire au réveil
inonde l’oreiller
* * * * * * *
Matin cristallin
L’été traverse l’espace
et le silence
laisse entrer verveines en fleur parfum des jasmins
mélodie des sources
et des pinsons
* * * * * * *
Moite chaleur de l'été
Nos chairs se frôlent et se froissent se mêlent s'emmêlent et s'aiment - mêmes anamnèses - et sèment fleurs et rimes à Sacem
* * * * * * *
Ta voix
Mélodieuse et grave
* * * * * * *
Tu chantes et m'enchantes J'imagine des châteaux
en Espagne mais ils ne sont que de sable
éphémères
* * * * * * *
Nos chairs sauvages
s’animent
s’aiment
* * * * * * *
Être douce indocile être belle et rebelle
libre druidesse à repousser l’impossible
dépasser l'invisible entendre l'inaudible dire l'indicible
d’exil en asile
* * * * * * *
À la douceur de ta peau
inapprivoisée
un astre dans la main
dans l’azur du jour
où se fond la mer
tu m’ensommeilles
et assièges mes rêves
* * * * * * *
Il faut attendre le soir
l’embrasement de l’écume
et la lune fertile
sortir des eaux
ronde et pleine
dans la sarabande d’étoiles
* * * * * * *
Calm between storm
and thunderstorm
* * * * * * *
L’heure fatale affleure
surnaturelle
Mi-femme mi-louve tu louvoies tu te loves toute de velours
dans la pénombre aussi bleue
qu’un aven infernal
Mi-louve mi-flamme
tu m’enflammes
subliminée sublime et nue
tu brises le sablier
et les cœurs prétendants
Longues-sur-Mer, juillet
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
POURQUOI DOUTER
À l'ère où vivaient les fossiles
je t'aimais déjà
et je t'aimerai
lorsque l'humanité ne sera plus que poussière d'atomes
Paris, 13 juillet
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
NAUFRAGE
Le phare incandescent cligne de l'œil
et balaie les rives de ton corps
ses dunes blanchies sous la lune
ses courbes effleurées par la vague lascive
naufragé téméraire
je m’échoue sur les berges mouvantes de ta féminité
sauvage et libre ou celles de ta tendre folie
j'enjôle l'ardent œillet rouge à ta bouche humide
hospitalière
dégrafe timide et doux
les soies froissées
les délices capricieux
captive tes affres satines
la houle sillonne en frisson ton échine
libertine le velouté de tes rêves
ravine en torrent sur mes lèvres altérées
ravive le feu sentinelle
Si le désir reste désir
méprisant l'artifice
la nuit sera sans fin et l'aube maudite
Longues-sur-Mer, 14 juillet © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
AMOURS LUNAIRES
Le sombre clair de lune
trace des arabesques
sur ta peau
des reflets d'écume
des ombres marines
mes caresses digitales
entremblent ton corps
submergent ton cœur
tsunamisent tes rivages
divaguent ta fièvre
Amours lunaires
millénaires
Longues-sur-Mer, 23 juillet
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
DE PASSAGE
Je serais de passage
mes nuits traverseraient le jour
mes mots seraient légers
dans la pesanteur de l'air
Il faudrait éteindre la télé
et nous draper de nuages
jeter à l'oubli
le téléphone et ton mac
écouter la vague et le vent
regarder le ciel s'embraser
embrasser l'instant
caresser nos peaux
Alors monterait un poème
de chaque rocaille
de chaque fêlure
Puis de chaque bouche d'égout
rimeraient nos désirs
et la promesse d'une nuit nouvelle
Longues-sur-Mer, 5 aout 2021
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
VENIN
Je suis la vipère
qui s’enroule
se love au soleil
de ton ventre vermeil
**********
Je suis la couleuvre
qui se coule
se glisse comme l’onde
entre tes cuisses oblongues
**********
Ô venimeux nectar
**********
La pierre de ton cœur
est devenue mousse
verte à peau douce
**********
Le buisson ardent
a perdu ses épines
dans le feu de l’amour
**********
Je me suis immolé
**********
Sauras-tu
Doux poison
Me réincarner
Moustiers-Sainte-Marie, août
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
TOXIQUE
Tu me détraques me désavoues me déprécies me déshonores me désempares me dénatures me désaccordes me désenchantes me détermines me démantèles me déstructures me décomposes me désagrèges me désassembles Et tu me dis
je te désire je te déchaine je te délivre Tu me dis encore - je t'aime ainsi Tu dérailles désaimes aussi
Longues-sur-Mer, 9 aout
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
AMOURÉSINE
On a passé
notre amour
à la résine de pin
au sirop d'érable
Même en ton absence
nos peaux restent
toujours
encollées
Mouvance des corps en fondu enchaîné
fusion des atomes charnels
Longues-sur-Mer, 20 aout © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
INFIDÈLE
Cet homme
qui cache son bas-ventre de ses mains
et se laisse bercer
aller et venir
par le balancement du train
soudain se réveille
à l’approche du tunnel
les yeux hors de leurs orbites
dans un cri de jouissance
Je sais qu’il pense à toi
Entre Libourne et Brive-la-Gaillarde, 26 août
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
EXHUMANCE
C'est ma mémoire
que tu reprises
tu penses bien faire
peut-être
mais en méprise
laisse en l'état les fissures entre mes souvenirs
il a fallu tant de jours
tant de pression
tant de larmes
rapetasser les déchirures
masquer les peines
panser les blessures
occulter les haines
oublier
oublier
oublier
alors n'arrache pas les greffons sur ma mémoire
ne triture pas les berges de l'oubli
ne ravive ni les cicatrices
ni les souvenirs innommables
inhumés
Longues-sur-Mer, 28 aout
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
L’ATTENTE
Le bus
le métro
l'happy hour
la bonne heure
le bonheur
Le départ
l'arrivée
un regard
un sourire
une main
le retour du navire
le largage des amarres
le commencement
la fin des temps
celle des ennuis
la sonnerie
l'appel du 18
la rentrée
les vacances
l'oubli
Le grand soir
aux drapeaux rouges
l'écran noir
l'espoir enfin
les cris de joie
La robe en soie
au pied de la dune
les corps enflammés
sur le sable émouvant
la marée débordante
juste un peut-être
un geste un oui
viens une caresse
une étreinte
toute en tendresse
La nuit
le jour
la vie
la mort
l'amour
Toi
J'attends
Paris, 3 septembre
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
AMOURS CANICULAIRES
Quand mon pas ralentit
sous l'écume azur d'un ciel impassible
Quand ma bouche valentine
à tes lèvres étylométriques
Quand ta peau s'alanguit
sous le jeu de ma paume amoureuse
Quand nos corps s'alambiquent
au creux d'une étreinte langoureuse
Quand nos cœurs balancent
entre deux rives irascibles
Quand nos âmes s'aliènent
sur le feu d'un rêve électrique
Tout s'accole et s'emmêle
entre mer et ciel
entre glaise et chair
dans un nébuleux arc-en-ciel
Paris, 7 septembre © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
DÉSERT DE l'ANAMOUR
Dans les jardins de l'âme
rocailles et sables arides
il cultive l'amour
y sème des milliers de graines
mais n'a que larmes amères
dans l'arrosoir de ses rides
Le sel et le soleil
calcinent
jour après nuit
peine après chagrin
les germes d'espérance
Il ne reste bientôt
de ses rêves d'Hespérides
que des amours charbonnées
des espoirs rances
et sur un rocher noir
au cœur du mausolée
cendré de ses souvenirs
une seule cicatrice
le calice toujours rose
d'une fleur de silice
Paris, 12 septembre
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
TRAÎTRISES
Tu souffles sur la flamme qui m'anime
tu en veux un grand feu de moi
rien que pour toi
cries-tu
l'embrasement de nos vies
alors tu souffles
tu ventes
avec tant de force
tant de hargne dans le regard
que la vacillante surprise
frissonne
chancèle
s'éteint
il ne reste plus rien pour éclairer mon âme
tu la trouves trop sombre
trop cendrée
trop banale
trop bancale
trop rien
Et toi l'ami que je croyais fidèle
tu étais de mèche
fondras-tu dans les vases sacrées*
avec ta voix de fausset
à chanter des cantiques
et ton rire équin
de gentleman farmer
sentiras-tu sous le soleil
jaune traître
ou rosi de ta honte
sur ta peau cramoisie
la brûlure saline
des larmes
de trois enfants
Paris, 27 septembre © Autobiopoèmes, Amour-ette-s
* Titre d'un très beau film documentaire sur la baie de l'Aiguillon (Charente-Maritime et Vendée) de Philippe Garguil, Henri Pigache, Rene Rosoux et Christian Pacteau (Pygargue Productions, 1988)
USURE
Le temps cisaille la peau
craquelle les rêves
lacère les lèvres
vergeture le désir
déchire l'éphéméride
des plaisirs oubliés
néantise les orgasmes
mais cicatrise les amours
encense la tendresse
Le présent embaume le passé
Mais mille années lumières
ne suffiront pas
pour te désaimer
Paris, 28 septembre © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
CYPRIS
J'avoue
je rêvais
lunaire
de ses lèvres plissées
humides de rosée
de ce vaporeux plaisir stellaire
délicates senteurs d'épices
et saveurs acides des citrons
de Chypre
ce plaisir palatin
si profond que je m'y perdrais
Mais elle ajuste son cache-sourire
comme d'autre masquent leur sexe solaire
aux regards cupides
aux avides désirs
aux caresses liquescentes
Baiser reste tabou
animal
caverneux
Cupidon débande
son arc
Et je reste là
avec les ombres
les flèches
et la mort qui tue tout bas
Paris, 29 septembre © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
JE T’AIME SANS LE DIRE
Dans l’abandon du temps
j'écorche le jour le dorlote la nuit La nuit reste miel elle endouce le jour friandise l'acide J'attends parfois en grabouillant que tu te lèves sans bruit m'enlaces par derrière
insouciante de mes mots embrasses ma nuque laisses tes mains glisser
sur ma poitrine
glisser sur mon ventre
glisser
vers nos secrets
se faufiler
pure dans la mélancolie de l’aube
s’en mêler
chanceler
Viendras-tu dans ce petit jour fade et blafard qui m'arrache à la nuit apaiser mes peurs aurorales envoler mes doutes entendre mes silences murmurer mon amour
Paris, 14 novembre © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
ÉVANESCENCE PROGRAMMÉE
Il ne reste rien
seul ton regard
sur les êtres
sur les choses
sur le monde
ton amour
luminescent qui dessine
les ombres fugaces du jour
les contours éphémères du rêve
Je t'aime
sans savoir le dire
à peine l'écrire
sur une nappe de lune
où se renversent
les vins et les corps
S'il ne reste rien
qu'un verre en partage
et deux corps floutés en voyage
enclos dans un rêve
en ce divin enfer
s’il ne reste que toi
la vie
comme une évanescence programmée
Paris, 19 octobre
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
L’ATTENTE II
Tendre
attendre
s’apprendre
s’éprendre
Mais se méprendre
se désapprendre
jusqu’à s’épandre
jusqu’à se pendre
Car je ne suis rien
qu’escarpe
de chemins creux
de brumes lourdes
et d’amours
sabordées
sur l’autel d’alcools frelatés
et ses cadavres de sacrifiées
Il pleuvra demain
les jours d’après
à coups de foudre
sur mes amours à dix sous
à dissoudre mon cœur hémolysé
Quand tu seras dégrisée
la vie ne sera que cendres
engrisera décembre
Mais si tu dis le mot
alors tu peux m’absoudre
m’alchimiser
m’aimer
peut-être
Paris, 19-20 octobre © Autobiopoèmes, Amour-ette-s
CORSICA
Mon jardin serait d'agrume de figue et de vigne il aurait le parfum du soleil et du vent des saveurs entre mer et montagne les nuances et la fraîcheur de l'anis et de l'orgeat J'y mourrais d'amours polyphoniques et de la caresse du libecciu ou du velours de ta peau d'overdose de tes lèvres Ô ma muse insoumise
Patrimonio, 1er novembre
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
RÊVERIE AU LINCEUL
Flibustier de mansarde
à corne de smog
aventurier de vide-grenier
à chapeau de paille et sandales
pirate en péniche
côté cour côté jardin
je m'incruste dans tes rêves
de dentelle safranée
de sirène satinée
Je vais à la conquête
de ta toison
d'or
d'ébène
ou bien d'écume
Le galbe de ton sein
électrisera mes sens
je serai près du naufrage
à la caresse de ton indécence
tes reins en oriflamme
j’embrasserai ton insolence
tu m’enflammeras
jetteras la rime tout au large
et la rage dans mon sillage
Je voguerai sur les nuages
j’irai flirter sur l’horizon
m’enrhumer
casser ma pipe de brumes grises
par-delà les dunes
les ciels
les mers
les lagons
les archipels
les barrières
de corail et leurs prisons
ton visage sur les voiles
ton amour comme un voile
Longues-sur-Mer, 4 novembre
Paris, 10 novembre © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
PHŒNIX
Tu bouleverses les anges
domptes les démones
mi-fée
mi-sorcière
le silex de ton rire étanche mes larmes
efface mes angoisses
les soupirs dans tes yeux
aliènent mes doigts à tes fentes
à tes failles
amarrent mon cœur à ton ventre
à tes entrailles
* * * * * * * * * * * * *
Incorrigible
je pense à noircir
écorner les pages
de mon cahier d'écolier
cambrer les lignes allemandes
tu ne m’en laisses ni le temps
ni le philtre
tu jalouses mes muses
mes mots et mes silences
je ressasse ma peine enlourdie de galets
l’âme en Coup de Vague
* * * * * * * * * * * * *
Tu tournes le dos à l’amer
ton enfer insoumis
est de rose et de bleu
à noyer le soleil
* * * * * * * * * * * * *
Ma plume danse
épouse les courbes
de ta nuque
de tes lèvres
de tes seins
de tes reins
de tes lèvres
de ton cul
uniques et libres
* * * * * * * * * * * * *
Je n'y vois que du feu
de ces flammes ondulées
de cet amour fébrile
qui me consume
me transcende
m'encendre
m'ensorcèle
m’ensaline
nuit et jour
me harcèle
* * * * * * * * * * * * *
Tu m’emprisonnes
et me libères
Tu m’assassines
me ressuscites
Tu me fais fleur-oiseau
Phœnix
Paris, 22 novembre © Autobiopoèmes, Amour-ette-s
SENS
J'emprunte les chemins de caresses me faufile entre les lignes de ta main signes du présent plus que du destin les isoplèthes de tes seins doux ballons d'Alsace ou d'ailleurs les vallons de ton aine lascive les failles où je m'engouffre lucide
Détour par les courbes de tes reins où s'endoucent la rondeur de mon ventre je m'abreuve aux pores de ta peau y suinte l'insolence du désir aux veines sombres d'où s'échappe un vin de guigne et d'adventices tu distilles le venin d'amour à enivrer les regs la nuit du doute à irriguer mon Désert des Peines à transformer en vertus tous mes vices
Que le soleil ne fane la rose que le vent n'assèche sa rosée j'emprunte les chemins de traverse entre eden et enfer sans penser au retour à ses grises certitudes
Je succombe à l'écarlate explosion du désir martelant mes tempes
sous le velours de ta peau
l'ivresse épicée de tes cheveux
le sucre de ton sourire
et l'incandescence de ton regard
aimer autant que vivre
Paris, 8 décembre © Autobiopoèmes, Amour-ette-s
SIREINES
Sur la crête rose des nuages se pose deux fois trois sirènes moitié brunes et moitié blondes six ailes noires déployées six ailes d'or repliées six corps écaillés aux reflets d'arc en ciel six reines moitié célestes moitié sourcesques
Fallait-il que je fusse terrestre
Dervos dieu édénique déchu
esprit enchainé au chêne
pour aimer d'amours platoniques
ces sireines maures et nordiques
Il me reste les nuages parfois le soir et leur crête rose
Paris, 10 décembre © Autobiopoèmes, Amour-ette-s
SENS DESSUS-DESSOUS SANS DESSOUS DESSUS
Ton parfum de soufre ta main gauche sur mes lèvres ton souffle ardent sur ma nuque accélère tes seins subulés me caressent le dos
essaiment leur velouté ton ventre et tes cuisses enserrent mon prose
leur saint dessein ne dessine aucun doute tes doigts agiles ne restent pas en place – mon cul ne te tourne pas le dos même s'il a dis-tu tout craché la rondeur de la face cachée de la
lune – tes doigts dis-je ne me laissent pas de marbre à s'activer sur ma peau hérissent mes plumes – c'est bien toi qui soutiens gorge déployée que je suis volatile et même un drôle d'oiseau – et ta toison et pas que tes doigts dis-je frôlent dilatent chatouillent serrent érigent se font velours titillent
chatonnent lacèrent cajolent digressent tigressent m’échauffent
m’enfrissonnent me brûlent
me cuisent
jusqu’à me laisser dévorer par tes lèvres Tout implose explose pose
Gemitus voluptatis nostrae surgit ad septimum caelum sub gregali plausu telae nautarum *
Pause
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Souffles coupés silence forcé grimaces immobiles grâces inaudibles Flash Instantané de bonheur instagramé
en lumière tamisée quelques minutes d'éternité d'éther mité car la faute au griffé photographie surexposée sextapée zoomée contreplongée sur nos parcelles génitales sur nos géniales examours maures morigénées
snapchatées
revengepornées buzzées
webcamisées
photoshopées
versifiées censurées J'aime comme tu m'aimes même si les mêmes causent même si leurs mèmes-mêmes nous indiffèrent
et ne nous mèneront jamais à la haine
Paris, 18 décembre
HB © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
Traduction très libre en très bas-latin de :
Le gémissement de notre plaisir s’élève au septième ciel sous les applaudissements grégaires des internautes.
LA DAME BLANCHE
Elle me vint nue dans l'irradiation de sa peau vêtue de son infinie chevelure sélénale
et du parfum d'une rose rose pâle
les mains vides
le cœur dilaté
d'un amour léger
sauvage et libre
Frissonnant dans l'ivresse crépusculaire
entre les virevoltes des lucioles
je posai sur ses épaules
une mousseline d’albe soie
Désarmante et sublime avec délicatesse elle m'offrit ses mains
le céleste de ses yeux le sucre de ses lèvres le velouté de ses seins
l'antre de ses rêves
et de ses vertus
Elle m'allongea sur un lit de mousse
et d'osmondes
nous disparûmes
si longtemps
que la mémoire torturée des menhirs et des coudriers n'eut cure d'en préserver l'empreinte
J'en fus carbonisé
atomisé
réduit en cendre
à la poussière
Lorsque je revins à la vie sous une table de granit gris dans la brume d'un petit jour fade elle s'était évanouie il ne me restait que l'ombre claire d'une douceur inespérée insaisissable pourtant Au loin très loin le chant cristallin des fées comme unique mémoire
Il se raconte parfois les soirs gris d'hiver lorsque le châtaignier crépite dans l'âtre qu'une enfant aux cheveux d'or
aux yeux de brou
danse sur la lande en lune pleine
et chante la folie
la fulgurance amoureuse
entre sa blonde mère
et le mortel aux yeux bruns
Paris, 2 janvier © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
EXIL
La garance de tes lèvres
en croissant de lune sanguine
réfute le vide d’une aube à empâlir les étoiles
* * * * * * *
Dans le ciel de tes yeux
se mêlent l’incandescence d’un lever de soleil
et l’indécence du désir
au réveil de ton ventre empalé
* * * * * * *
Sous les cendres de ma mémoire
ton souffle ravive les tisons
alors revivent nos ardeurs hivernales
comme en rêve enluminées les promesses d’avril
* * * * * * *
Annonciation d’iles vierges et pascales
parfumées et sucrées
* * * * * * *
Tu me prends entre tes mains
à l’étal d’un baume au bois de rose
sensitif je me rends entre sac et ressac
la nuit succombe au charme caressant de la flamme et de la guitare
* * * * * * *
À l’aube indésirable
Le sublime venin de l’hellébore
me salive d’un plaisir délétère
met en valse mes fols maléfices
* * * * * * *
En cet épineux paradis
sans échappée belle
les échardes foisonnent
percent le derme
safrané
les roses chardonnent
* * * * * * *
Roses la traverse à l’horizon
et l’avide regard lingual au bouton
rose le voile de dentelle ou de satin
roses tes seins qui me pardonnent
rose ta langue qui m’enfrissonne
roses tes cuisses qui m’emprisonnent
rose ton sexe qui s’abandonne
roses les sables où tourbillonnent
les âmes synchrones
et les amours brouillonnes
* * * * * * *
Dans ce matin qui patine
où s’ondulent les dunes
les lignes s’encourbent
il n’est de cadence que celle effrénée de tes hanches
il n’est de danse que celle de nos corps que l’envie papillonne
* * * * * * *
Doux est l’exil choisi de ton cœur-oasis
Paris, 25-26 janvier
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
PURPLE EYES AND LICORICE LIPS
Le jour sombre
c'est l'heure où tes yeux s'enciellisent
s'empourprent
et qu'y naissent les étoiles
Ton absence fêle mon cœur de verre
je ne suis que frêle mais tu me crois fort
tu me crois chêne et je ne suis que prêle
Là-bas
au loin
pour d'autres plus beaux
la coupe de pinot noir
aux arômes de cuir et de myrtille
teinte de réglisse tes lèvres
Alors
à serpenter par mes veines
à hanter mon cœur
ton amour encre les sous-bois de ma mémoire
envenime jusqu'à ses recoins sordides
jusqu'aux sales regrets
en l'obscur de mes rêves
Promis
même tard
je penserai à te dire je t’aime
Paris, 31 janvier
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
SAINT·E VALENTIN·E
- Je t'aime ! - Je t'aime, je t'aime, je, je, je... Ne peux-tu donc penser autrement qu'avec je ? Je existe-t-il sans l'autre ? - Mais mon amour... - Mon amour, mon amour, mon, mon... Ton amour est-il sans l'amour de l'autre ? - Nous nous aimons... - Voilà, simple comme bonjour, mon amour ! - Mon amour ? Cupidons, cupidons !
Paris, 14 février
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
SUR LE FIL
J'aime ce qui ne tient qu'à un fil le funambule suspendu à son rêve le reflet des étoiles filantes dans les yeux de l'enfant l'eau torrentielle où je lave les scories mémorielles la caresse boisée de mon pupitre à l'encrier vide ma plume futile libre dans son humilité les jours qui défilent et l'amour qui s'éternise l'espoir qui s'accroche aux barbelés comme la laine au plus chaud de l’été la perle de rosée à celui de la vierge prémices bleutés de l'aube la soie que je tire avec malice en dévoilant ta peau ton miel sucré sur ma langue et mes lèvres nos draps de la nuit à sécher en plein vent la vie qu'en Ariane tu m'offres pour fuir mes minotaures à l'anglaise entre lune et dunes et traverser les mers et même le plomb pour me garder les pieds sur terre là où se rompt ma raison implorer l'aiguille à tes doigts pour cicatriser l'âme ou m'endormir pour mille ans et puis le rideau qui se refermera sur scène quand j'abreuverai ma bouche de cette eau-de-vie de cidre à bruler les entrailles et déviderai notre histoire au rouet des vieilles parques J'aime ce fil de chanvre et lin qui sublime mon néant Je t'aime
Sur un fil
Paris, 18 février
© Autobiopoèmes, Amour(ette)s
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