Textes écrits de 1986 à aujourd'hui
2019
Pour que chaque jour scintille
Des mille étoiles de tes yeux
Pour que chaque jour distille
Tendresse amour et merveilleux
Qu’en ce début d’année nouvelle
Nous en soyons enlumineurs
Semons au vent nos étincelles
Chaque jour nos petits bonheurs
Longues-sur-Mer, 1er janvier © Autobiopoèmes - Chansons
LA DÉESSE AU SANGLIER
J’aimerais si je meurs, que mon ciel flamboie, Comme un retour aux fées, folies de ma genèse Qui venaient, chaque soir, danser par douze ou treize, Nues et libres sur les rives de mon émoi. J’aimerais si j’ai peur, revoir leurs yeux de braise, Avant que de venir mourir au fond des bois Qui bordent joliment la paisible Semoy, Remerciant enfin mes ardentes ardennaises. J’aimerais si je meurs, que ce soit à l’aurore, Après une nuit folle à goûter de leurs corps Sur l’infernale flamme, ivre-mort de bonheur. Si douce serais-tu, mort, si tu venais là Me prendre sans un cri ! J’aimerais si je meurs, Que ce soit à ta bouche, ô Diane Arduinna !
La Rochelle, 7 janvier © Autobiopoèmes - Chansons
SANS TOI
Que la vie est longue Sans toi Je rêve d'île exsangue S’y perd mon ombre oblongue En toi Ciel sans carcan ni gangue Que la vie est triste Sans toi Je peins des tourbillons Voile mon âme autiste De toi Je rêve en papillon Que la vie est sèche Sans toi Je crée des oasis Bohème mon cœur rêche Pour toi Poème en catharsis Que la vie est mièvre Sans toi J'enlumine des traces Avec mon sang ma fièvre Feue-toi J'illumine tes grâces
Paris, 14 janvier © Autobiopoèmes, Chansons
VERT DÉSESPOIR
à Glenmor
Il noie sa complainte Et sa verte peur Aux folles vapeurs De l’amère absinthe « J’y cherche l’espoir La force de vaincre Les pleurs et la crainte Mes cauchemars noirs J’y cherche l’amour Ma terre promise La femme insoumise Mes nuits et mes jours » Mais sa quête de lune S’achève en soupirs De rêve en délire Ô cruelle infortune Il voit le printemps Dans la coupe vide Mais pâle et livide Titube en chantant Les cris d’impuissance D’un monde inutile Ses putains serviles Mon inexistence
Rochefort-sur-Mer, 9 février © Autobiopoèmes, Chansons
1628
Rupella brise-cœur, brise-vague de haine,
Remparts préservatifs, tours phalliques dressées
Sur le prude océan, garde-côtes gercées,
Croulent tes falaises Rupella ma hautaine !
Rupella cœur de pierre en alcôve de reine
Que dénudent les vents – combien t’ont caressée ?
Les fausses illusions dont les flots t’ont bercée
Sonnent bientôt le glas, Rupella ma sirène !
Rupella sombre veuve à l’insolente enceinte,
Insoumise cité, écoute la complainte,
Sur les flots déchirés, des tempêtes encor.
Rupella pierre noire, à l’amour endeuillé,
Je couvre tes veines d’écarlates œillets
Dans la nuit d’amertume où sombre ton vieux port.
La Rochelle, 13 février
© Autobiopoèmes, Chansons
LOVELESS
You seduce me
desireless
You invite me
envyless
You forgive me
soulless
You live with me
loveless
Chorus
And you wonder why
I fell from the sky
I’m the Loch Ness
I’m the deepness
I’m the darkness
You inspire me
rhythmless
You caress me
sweetnessless
You hug me
tenderless
You live with me
loveless
Chorus
And you wonder why
I fell from the sky
I’m the Loch Ness
I’m the deepness
I’m the darkness
You magnify me
colorless
You glorify me
winless
You taste me
magicless
You live with me
loveless
Chorus And you wonder why I fell from the sky I’m the Loch Ness I’m the deepness I’m the darkness
You kiss me tasteless You suck me bloodless You fuck me pleasureless You say loving me maybe but loveless
Chorus And you wonder when I’ll fall from seventh heaven I’m the Loch Ness I’m the deepness I’m the darkness
Paris, le 23 novembre 2020 – 4 mars
© Autobiopoèmes, Chansons
MÊME PAS PEUR
J'ai peur de moi j'ai peur de toi j'ai peur de tout j'ai peur du loup qui chaque nuit hurle à la mort hurle à l'amour j’ai peur des remords des comptes à rebours des chasseurs à l’affût des lames qu’on affute j'ai peur du môme qu’on raffute que je fus que je suis que je fuis qui me supporte qui m'insupporte des retours de bôme j'ai peur des portes que l'on claque de ces bruits tus de ce qui tue à petit feu j'ai peur des claques que j'ai reçues celles qui sifflent tu l'as voulu celles qui griffent celles qui dégriffent l'estime mon cul tu as laide haleine j'ai peur d'être beau coup trop petit j'ai peur de qui me toise de ses maudits mots de haine mots de peine des rires de hyène des hiers qui trainent jusqu’à demain j’ai peur d’être laid au milieu du beau et de me ressembler j’ai peur du lait qu’on laisse déborder j’ai peur du gamin baronnet baronnette oublié en chemin j’ai peur des piécettes dans le porte-monnaie du tricot marron de l’écharpe et du bonnet faits main faits maison j’ai peur de l’été de ses amours mort-nées de te laisser l’ardoise j'ai peur des corbeaux sur un champ de blé d'Auvers sur Oise j'ai peur de Vincent quand il abuse de la boutanche d'absinthe et du couteau qui tranche l'oreille du peintre de ces perles de sang qu’on enfile en collier et tâchent les souliers de la corde à la branche de tes vers de tes ruses de tes hanches de sainte j'ai peur des heures et des ans qui fusent des aubes blanches quand fond la banquise des aubes grises de mon vieux cœur qui s'éthernise et de ce chœur froid de l'église ou trône derrière l'autel de l'Est trois croix de fer et vos prières les croix de feu de vos enfers j’ai peur de Charon j’ai peur de l’hiver du temps qui passe comme de la peste des saints de glace j’ai peur des pieux j'ai peur des dieux qui trépignent de rage j’ai peur de tes cieux où gronde l’orage du pire et du meilleur de ne rien plus voir qu’un factice ailleurs dans le grand miroir aux alouettes plumées j’ai peur des soldats des miradors dorés des marches au pas des tambours des clairons des partis modérés j’ai peur de l’absence que tout s’efface qu’il ne reste rien qu’un face à face entre vide et néant la tête sur l’échafaud j'ai peur du vrai j’ai peur du faux s’ils sont malséants de ta peau mordorée j'ai peur de tes seins offerts bien céans j'ai peur de tes reins et de ton sexe béants j'ai peur de tes peurs je n'y peux rien elles m'angoissent à cheval entre bien mâle et malheur j'ai peur de tes pleurs à porter la poisse et frissonner de beau j'ai peur de danser au bal des gitanes de ton corps élancé sous mes yeux pyromanes j'ai peur de tes jambes et du ventre qu'elles tiennent j'ai la langue qui tremble quand elle frôle la tienne j'ai peur de mes sens et de tes amulettes de laisser sur l'essence tomber mon allumette j'ai peur du temps qui se perd qui se gagne j'ai peur du vent au mât de cocagne j'ai peur de la fin moins que du début j’ai peur du refrain d’être mis au rebut éradiqué comme une teigne j’ai peur des étoiles qui filent des astres qui s’éteignent j’ai peur du grand lavoir aux souvenirs rincés j’ai peur du fil de l’eau j’ai peur de l’au-revoir du cri des oiseaux vautours sur ma charogne j’ai peur de ne plus te voir de mon œil d’ivrogne j'ai peur des gares où les amours volés s'égarent en trains de jour en train de jouir j'ai peur de mon désir j'ai peur pour ton plaisir j’ai peur de trop aimer en si haute voltige ce verre déjà bu j’ai peur de te paumer sans ton équilibre d’être pris de vertige de tomber du fil j'ai peur d'être libre d’errer de champs en villes livré pieds et mains liés au linceul d’être embaumé j'ai peur de la foule j'ai peur d'être seul sans elle sur une île déserte et hostile de la pierre qui roule et des nécrophiles j’ai peur de souffrir quand tu me mords j’ai peur de la mort j’ai peur de trop de bières de ta mise en bière j’ai peur du cimetière de ta douleur j’ai peur d’être homme
j'ai peur de mes peurs peur d’être comme ciels qui ont peur
j’ai peur j’ai peur j’ai pas peur même pas peur
Paris, 9-11 mars
© Autobiopoèmes, Chansons
LILY
Lily
love-toi
brise le miroir
qui noircit parfois
ton doux regard
déchire les brumes
dégrise tes rêves
bleuis le ciel
*
Lily
Libère-toi
laisse tes doigts danser
sur les cordes en équilibre
et ta voix monter
insolente et libre
ensorceler le monde
l’inviter dans ta ronde
*
Lily
lève-toi
méfie-toi des chasseurs
des marteaux des enclumes
louvoie parmi les peurs
déploie tes ailes
tutoie la lune et les étoiles et danse danse danse
*
Lily
lévite-toi
carpe diem
fais de chaque heure un poème
vers l’infini mets les voiles
mais reviens en brèves escales
chez ton vieux père
en sa jachère
*
P’tit’ Lily
my baby
forever may be not
but surely forever
I love you
Lily
Paris, 18 mars
© Autobiopoèmes, Chansons
FUGUE BWV 1001 EN LA MINEUR
À cause du temps qui froisse
mon cœur las se ride
à cause des amours à poisse
des amours putrides
il perd l'envie de battre
de mélodier quatre
à quatre saisons
de ligne d'horizon
en ligne de fuite
il perd l’envie de donner le la
l’envie de donner suite
en son creux l’échalas
jaillit la fugue écarlate
de l’amour arnaqueur
restent les stigmates
quand Goliath est vainqueur
De poussière ou de cendre
s'il ne reste de moi
qu'un peu de ce cœur tendre
s’il ne reste d’émoi
qu’un amour à défendre
trouve en lui le courage
en arts musique ou danse
d’en suivre le voyage
en vers prose ou silence
On fauche au cœur ses jours est-ce de mal d'amour qu'à cela ne tienne les nuits m'appartiennent de rêve en eaux vives à vérifier les rives arrimer les vers à river les envers j'en offre en partage avec rimes et ramages à mes muses reines ô folles souveraines sur les portes du temps sur les mortes d’autan je déchire les nuages
évite l’échouage
De poussière ou de cendre
s'il ne reste de moi
qu'un peu de ce cœur tendre
s’il ne reste d’émoi
qu’un amour à défendre
trouve en lui le courage
en arts musique ou danse
d’en suivre le voyage
en vers prose ou silence
Je défie l’infortune ensorcelle la lune pour n’être qu’en cavale je ne ferai pas escale dans ce port de Rochelle aux amours trop bancales
entre mer et ciel sans pacte avec le diable je braverai l’amer et tous mes cauchemars j’invoquerai Homère sans dieu et sans amarre entre le crépuscule minuit et l'aurore sans radar ni calcul on scelle le sémaphore
De poussière ou de cendre
s'il ne reste de moi
qu'un peu de ce cœur tendre
s’il ne reste d’émoi
qu’un amour à défendre
trouve en lui le courage
en arts musique ou danse
d’en suivre le voyage
en vers prose ou silence
Je me fie aux étoiles
je fais claquer les drisses
je guinde la grand-voile
avant qu’elle n’aigrisse
la saveur des embruns
n’altère leur parfum
ne transforme les astres
en funeste désastre
je ne suis qu’en passage
cingle où le vent me mène
sans mensonge et même
me fous de ses présages
si mon cœur en déveine
bat toujours la chamade
elle reste de haine
et je reste Sandbād
De poussière ou de cendre
s'il ne reste de moi
qu'un peu de ce cœur tendre
s’il ne reste d’émoi
qu’un amour à défendre
trouve en lui le courage
en arts musique ou danse
d’en suivre le voyage
en vers prose ou silence
Paris, 16-27 mars
© Autobiopoèmes, Chansons
TEMPUS FUGIT
J'ai passé trop de temps dans les greniers perdus à tamiser la poussière J'aurais dû fuir le révolu savourer le présent sur les mers déchainées
J'ai passé trop de temps sans trêve à rêvasser
la vie pas assez à vivre mes rêves
d’angesses déchues d’ivresse en insomnie
J'ai passé trop de temps
à contempler la nuit
à nommer les astres
compter les désastres
courir sur la grève
sans saisir l’escampette
J'ai passé trop de temps à dompter les tempêtes affronter les murènes J'aurais bu champagne écumé l'océan enlacé les sirènes J'ai passé trop de temps à bâtir des Versailles de sable en Espagne J'aurais dû sur les dunes décrocher mille lunes
sans lasser Loreleï J'ai passé trop de temps à m'étourdir amoureux mais en me méfiant d’elle que ne l’ai-je aimée mieux portée sur mes ailes
je n’ai plus trop de temps
Paris, 21-29 mars
© Autobiopoèmes, Chansons
LILY DANSE (I)
Lily clame
De son corps silencieux
Âme visionnaire
L’être irrévérencieux
Révolutionnaire
Lily clame
Lily valse
Et ses bras nus s’allongent
Loin ses poings se ferment
Révulse les mensonges
En fane les germes
Lily valse
Lily vole Et son âme éthérée Dévore la sorgue
De son corps enfiévré Consume la morgue
Lily vole
Lily donne S’abandonne à la scène
Fière hasta siempre
Virevolte sans haine
De l’aube à vêprée
Lily donne
Lily tangue Mains tutoyant le ciel
Pieds giclant le sable
Inclassable inlassable
Frêle Immatérielle
Lily tangue
Lily danse Et son corps cadencé Les sens évanouit Son rêve chaloupé Enivre la nuit
Lily danse
Lily danse
Paris, 19 avril
© Autobiopoèmes, Chansons
POUR UNE AMOURETTE
Dans les champs d’asphodèles Je vois venir la pluie Avec ma douce belle Je vais danser ce soir Au loin nuages gris Valsez la lune luit Vibre chant de la nuit L’amour est ton devoir Ses robes de dentelle Et ses rêves d’enfant Malicieuse et rebelle Volent au vent de l’Est Gronde puissant orage Donne de l’olifant Roule sur son visage Gouttelette céleste Il pleut il pleut bergère Sortons sans tes moutons Les éclats de nos rires Couvrent ceux de l’éclair Et mes mièvres chansons Des cieux noirs la colère Il pleut il pleut bergère Dégrafe tes boutons Je veux ce chant écrire En t’aimant sous la pluie Et t’aimer en chanson Sous la lune qui luit
Rochefort-sur-Mer, 30 mai © Autobiopoèmes, Chansons
EVEN DARKER
You like it darker Beyond the border Your mind is full of soot Of where mournful thoughts shoot You like it darker Beyond the border
Chorus
You want the black skies
Concealed to his eyes
The dark side of the moon
The darkness instead of the noon
You like it darker
Beyond the border
With the same shame
With the same blame
Unspeakable to your lips
Sharped as tin snips
Chorus
Sixty-nine shades of musk
Wedding of dawn an dusk
Night of ink and anvil
Entwined angel and devil
You like it darker
Beyond the border
Chorus
You like it darker
Beyond the border
Sempiternal absence
Shameful absinthe
Foul love in zinc
Insatiable abstinence
Chorus
But you love him anyway on any road any path
Without revenge without wrath
And you love him anyway on any sea in any dream
Even if it's a nightmare or a stormy stream
Beyond the endless border
You love her even darker
Unspeakable to your lips
Sharped as tin snips
Concealed to his eyes
You want the black skies
Where you unfold your ebony wings
Raised by infernal winds
You want the dark side of the moon
The darkness instead of the noon
And you have no word
And you have no lord
Chorus
NONANTE NUANCES NOIRES
Tu l'aimes encore plus sombre
Au-delà des frontières
Ton âme est de suie
Aux pensées funèbres
Tu l'aimes encore plus sombre
Au-delà des frontières
Refrain
Tu veux le ciel noir
À ses yeux dérobé
La face cachée de la Lune
Les ténèbres au milieu du jour
Tu l'aimes encore plus sombre
Au-delà des frontières
Avec la même honte
La même censure
Indescriptible à tes lèvres
Aiguisées comme une lame d’étain
Refrain
Nonante nuances noires Noces noctambules Nuits d'encre et d'enclumes D’anges aux démons enlacés Tu l'aimes encore plus sombre Au-delà des frontières
Refrain
Tu l'aimes encore plus sombre
Au-delà des frontières
Sempiternelle absence
Insoutenable absinthe
Amour fétide en zinc
Insatiable abstinence
Refrain
Mais tu l’aimes qu'importe le chemin
Sans vengeance ni colère
Sur toutes les mers dans tous tes rêves
Même si c’est un cauchemar un impétueux torrent
Au-delà des frontières sans fin
Tu l’aimes encore plus sombre
Aiguisée comme une lame d’étain
Indescriptible à tes lèvres
Invisible à ses yeux
Tu veux les cieux noirs
Où tu déploies tes ailes d’ébène
Porté par le souffle de l’enfer
Tu veux la face cachée de la Lune
Les ténèbres au milieu du jour
Tu n’as pas la parole
Et tu n’as pas de dieu
Refrain
Paris, 10 octobre (version anglaise)
Longues-sur-Mer, 2 mars (version française) © Autobiopoèmes, Chansons
LOVELESS
You seduce me desireless You invite me envyless You forgive me soulless You live with me loveless Chorus And you wonder why I fell from the sky I’m the Loch Ness I’m the deepness I’m the darkness You inspire me rhythmless You caress me sweetnessless You hug me tenderless You live with me loveless Chorus And you wonder why I fell from the sky I’m the Loch Ness I’m the deepness I’m the darkness You magnify me colorless You glorify me winless You taste me magicless You live with me loveless Chorus And you wonder why I fell from the sky I’m the Loch Ness I’m the deepness I’m the darkness You kiss me tasteless You suck me bloodless You fuck me pleasureless You say loving me maybe but loveless Chorus And you wonder when I’ll fall from seventh heaven I’m the Loch Ness I’m the deepness I’m the darkness
Paris, le 23 novembre – 4 mars
© Autobiopoèmes, Chansons
ET TU ATTENDS
Tu pleures les rimes du temps
Et tu attends
Tu pleures le cœur du printemps
Et tu attends
Tu pleures au ciel de l'aurore
Attends encore
Tu pleures les rides du corps
Attends encore
Tu pleures les fleurs de l'amour
Attends toujours
Tu pleures de soie de velours
Attends toujours
Tu pleures feu la tendresse
Attends princesse
Tu pleures le feu des caresses
Attends princesse
Tu pleures contre mon épaule
Va n’attends plus
Tu pleures la mort qui te frôle
Vis n’attends plus
Paris, 16 mai
Autobiopoèmes - Chansons
BONNE NUIT
À califourchon Sur la lune rose Trois petits cochons Effeuillent une rose Entre deux étoiles Et dix bananiers Une grande toile Tisse l’araignée La cigale folle A mis le boxon La fourmi s’affole À coups de klaxon Le chat roux le jour Mistigri la nuit Pattes de velours Miaule son ennui Car la souris verte Lassé de son trou Par la porte ouverte Part à Tombouctou Sur le dos d’un squale Ou d’une baleine Hissons la grand-voile Vers les Kerguelen Peu importe l’âge Prends ton baluchon Partons en voyage Comme patachons Au bout de tes rêves Camille jolie Quand l’histoire s’achève Faut aller au lit À califourchon Sur la lune rose Trois petits cochons Effeuillent une rose Au bout de tes rêves Camille jolie Quand l’histoire s’achève Commence la vie
Saint-Xandre, 17 mai © Autobiopoèmes, Chansons
"DE LA MUSIQUE AVANT TOUTE CHOSE"
J'aime la ronde
Et ses deux blanches
Me dévergondent
Mon cœur tu flanches
J'aime la ronde
Ses quatre noires
Qui vibrent grondent
Dans ma mémoire
J'aime la ronde
Et ses huit croches
Qui vagabondent
À mes galoches
J'aime la ronde Mains sur les hanches Douce gironde Tu m'avalanches
J'aime la ronde
Jubilatoire
Ma mappemonde
Terre illusoire
J'aime la ronde Sans anicroche Albe joconde Médianoche
J'aime la ronde
Pauvre gavroche
Et j'exaspère
Les vieilles cloches
Longues-sur-Mer, 26 juillet
© Autobiopoèmes, Chansons
PRIÈRE À PHŒBUS
Le soleil, lentement, glisse sur l’horizon,
L’éther bleu s’étoile de mille amours naissantes,
Mille Astarte flammes en mon cœur caressantes,
Mille Marie, mille Julie, mille Lison.
Pauvre Sapho, pleurant, quand nous te méprisons ;
Tu cherches l’âme sœur, en vain si provocante !
Pauvre Liber, errant, quand tes folles bacchantes
T’abandonnent au soir ; tu cries, seul : « Trahison ! »
L’astre d’or, flamboyant, tout au loin disparaît.
Dans toutes leurs splendeurs, s’embrasent le ciel et
L’océan qui berce les morts sans sépulture.
Pauvre âme sans passion ! Peux-tu vivre sans moi ?
Que dois-je comprendre de ta désinvolture ?
Entends ma prière, ô Phœbus, immole-moi.
Saint-Hilaire-de-Riez, 25 août
© Autobiopoèmes – Chansons
* Je n'ai jamais vraiment tranché mes doutes sur ce dernier vers :
Entends ma prière, ô Phœbus, puis oublie-moi.
EXELLE
Des abysses de ma mémoire
Je lis dans ses yeux verts
Comme en un vieux grimoire
Je trime de travers
Rime de mauvais vers
Seul saoul sous le pont Mirabeau Je ne suis pas Verlaine Ni même un mi-Rimbaud À peine un vieux Silène Épris d'une sirène
Les passants cent ans passeront
Sans remarquer ma tombe
Leurs pas résonneront
Dans mon âme hécatombe
Aux amours catacombes
Si l'une lit mon épitaphe
Vieille chanson paillarde
C'est qu'elle est soulographe
Ou mocharde ou pocharde
Sous la lune blafarde
Paris, 1er septembre
© Autobiopoèmes, Chansons
CHANT D’AUTOMNE
Violoncelles et contrebasses
J'espère en vous de guerre lasse
Rêves volés au temps qui passe
Je vous vénère ou je trépasse
Si soudain les violons s'en mêlent
Et si les sanglots longs s'emmêlent
Leurs songes juliens se morcèlent
Leurs vieux mensonges m'ensorcèlent
Violoncelles et contrebasses
J'espère en vous de guerre lasse
Rêves volés au temps qui passe
Je vous vénère ou je trépasse
Saturne dissipe la brume
Vous entre marteau et enclume
Dissimulez votre amertume
Sous un espoir feint qu'on rallume
Violoncelles et contrebasses
J'espère en vous de guerre lasse
Rêves volés au temps qui passe
Je vous vénère ou je trépasse
Je flotte fou seul dans les cieux
Les rêves flous au fond des yeux
Lorsque vos doux paradis bleus
Volent s'estompent peu à peu
Violoncelles et contrebasses
J'espère en vous de guerre lasse
Rêves volés au temps qui passe
Je vous vénère ou je trépasse
Par taches brunes le soir sombre
Cendré sans lune sans encombre
Vous n'êtes déjà plus qu'une ombre
Ton amour saigne et vire au sombre
Violoncelles et contrebasses
J'espère en vous de guerre lasse
Rêves volés au temps qui passe
Je vous vénère ou je trépasse
Paris, le 22 septembre © Autobiopoèmes, Chansons
AUTOMNE
Quand voile le soleil, mystérieux, mon rêve, Quand les hirondelles s’apprêtent à partir, Quand bourrasquent les vents un vieux souvenir, Quand pleure le ciel un été qui s’achève, Quand les arbres semblent céder, faute de sève, Quand la plainte du temps étouffe un noir soupir, Quand les elfes des bois célèbrent le zéphyr, Quand la rousse perdrix fuit le canon qu’on lève Le venin du colchique empoisonne mon cœur : Paresse mon âme qu’enivre sa liqueur
Sous les charmilles d’or ou les vignes pourprées,
Si ne coule le vin, éternelle saison,
Nos âmes maudites se courbent torturées :
Tu es grise et triste comme un mur de prison.
Corme-Royal, 1er octobre
© Autobiopoèmes, Chansons
L'ENSORCELLEMENT
Oserai-je admirer le vol des nymphes nues, Gracieuses dans l’onde azurée, transparente ?
Oserai-je écouter cette plainte enivrante,
Lorsque l’aube étincelle et monte vers les nues ?
Verrai-je à temps venir la mort simple et cruelle
Qui rôde sur le fleuve et revêt tour à tour
De beauté l’artifice, et ses plus laids atours,
Comme montant du port cette sombre ruelle ?
Ou bien succomberai-je au puissant sortilège
D’une fée douce-amère, à son charme trompeur ?
Boirai-je à son calice un sang noir sacrilège ?
Des elfes aux cheveux d’or, drapés d’un blanc suaire,
Loueront ils mon courage ou devrai-je avoir peur
De mon soleil sombré dans l’ombre mortuaire ?
Rochefort-sur-Mer, 10 octobre © Autobiopoèmes - Chansons
VENT
S’il se lève et danse j'aime le vent
S’il vient en trouvère j'aime le vent
S’il rompt la cadence j'aime le vent
S’il ravit mes vers j'aime le vent J'aime le vent qui tourne la page J'aime le vent qui gonfle les voiles J'aime le vent qui me pousse au large J'aime le vent ses poussiers d'étoiles J'aime le vent inapprivoisable J'aime le vent qui valse les nues J'aime le vent soulevant le sable J'aime le vent son souffle ingénu
Du haut de la hune j'aime le vent Du noroit du Sud j'aime le vent Je tutoie la lune j'aime le vent Dans ma solitude j'aime le vent J'aime le vent s'il arrache l'ancre J'aime le vent s'il vole les vagues J'aime le vent s'il sèche mon encre J'aime le vent s’il flatte les algues J'aime le vent recéleur d'écume J'aime le vent qui vide la grève J'aime le vent fossoyeur de brume J'aime le vent débridant les rêves
Sous ta robe azur j'aime le vent Sur les dunes d'or j'aime le vent Comme un doux murmure j'aime le vent Hurlant à tribord j'aime le vent J'aime le vent qui emporte autant J'aime le vent submergeant le phare J'aime le vent qui balaie le temps J'aime le vent flottant au hasard J'aime le vent de rêve et d’histoire J'aime le vent déserteur et libre
J'aime le vent de grève et d’espoir
J'aime le vent quand il va qu’il vibre
Quand il virevolte j’aime le vent
S’il souffle le chaud j’aime le vent
Même désinvolte j'aime le vent Enjôleur de beau j’aime le vent
Tracy-sur-Mer, Cap Manvieux, 2 novembre
© Autobiopoèmes, Chansons
TERRES DE SILENCE
Tu trainais sur ces terres dont on taisait le nom pour ne réveiller ni les rancœurs délétères ni le bruit des canons
Tu rêvais d'autre ailleurs que ces foires de mort où les faux-culs-bénis et les faux-monnayeurs bradent âmes et corps
Tu trainais sous ces ciels
ta folie tes fêlures de délire en déni
le désir la brulure
des plaisirs temporels
Refrain
Tu revis tes vieux rêves
bâtis de faux-semblants tu t'assieds sur la grève
face au soleil couchant invoques tes chimères et tes démons d'antan ressuscite d’en mer les monstres les serpents quand le chant des sirènes rompt le calme céans les malsaines murènes déchainent l'océan
Faut-il taire les mots
crier dans le désert
toutes tes insomnies
en espérer l'écho
jusqu'au fond de l'enfer
Faut-il marcher sur l'eau la changer en madère à donner le tournis annoncer le chaos ou s'enivrer d'éther
Refrain
Tu revis tes vieux rêves
bâtis de faux-semblants tu t'assieds sur la grève
face au soleil couchant invoques tes chimères et tes démons d'antan ressuscite d’en mer les monstres les serpents quand le chant des sirènes rompt le calme céans les malsaines murènes déchainent l'océan
Le temps de boire un verre prendre un autre mégot de renier l'infini de tout mettre à l'envers l'amour et ton égo Ta chanson s'ankylose sous les cris les blasphèmes des fourbes baronnies le ciel métamorphose l'éden en chrysanthème
Refrain
Tu revis tes vieux rêves
bâtis de faux-semblants tu t'assieds sur la grève
face au soleil couchant invoques tes chimères et tes démons d'antan ressuscite d’en mer les monstres les serpents quand le chant des sirènes rompt le calme céans les malsaines murènes déchainent l'océan
Tu trainais sur ces terres
tes guêtres et ta haine
ton sale teint jauni
aux bourbons délétères
et tes vieilles rengaines
Tu rêvais de renom
d’un mot tendre un je t’aime
de masque en félonie
tu pensais Panthéon
tu n’étais qu’anathème
Refrain
Tu revis tes vieux rêves
bâtis de faux-semblants tu t'assieds sur la grève
face au soleil couchant invoques tes chimères et tes démons d'antan ressuscite d’en mer les monstres les serpents quand le chant des sirènes rompt le calme céans les malsaines murènes déchainent l'océan
Tu trainais sur ces terres
dont on taisait le nom
ta rancœur de banni
tes mystiques mystères
au venin du canon
Tu trainais sur ces terres
jusqu’au petit matin
ton cœur à l’agonie
ta carcasse adultère
tes rêves de catins
Refrain
Revivent tes vieux rêves
bâtis de faux-semblants toi couché sur la grève
face au soleil couchant que vainquent tes chimères que tes démons d'antan ressuscitent d’en mer les monstres les serpents quand le chant des sirènes rompt le calme céans les malsaines murènes déchainent l'océan
Paris, 22-23 novembre
© Autobiopoèmes, Chansons
IN ROSARUM MEMORIA
Quel est ce somptueux destin d'homme
je ne me réveillerai pas je ne suis que bête de somme pour passer du vivre à trépas
Au loin j'ai cherché des visages des sourires et des caresses je n’ai trouvé que des mirages les stigmates de la vieillesse
Refrain
in rosarum memoria
j'en ai noyé des chats dans un broc de pastis si tu veux un rachat il faut que je flétrisse
in rosarum memoria
vers ce recoin d'ébène au fond de ma mémoire où tapine la haine et tous les pousse-à-boire
in rosarum memoria
J’ai cherché sans fin le sommeil sa grâce de fée sans rancune
ses solstices qui m'ensoleillent et l’ardent éclat de la lune À la croix des affres abyssales dans le virage aigu des doutes ivre j'ai perdu les pédales
brisé nos amours en déroute
Refrain
in rosarum memoria
j'en ai noyé des chats dans un broc de pastis si tu veux un rachat il faut que je moisisse
in rosarum memoria
vers ce recoin d'ébène au fond de ma mémoire où tapine la haine et tous les pousse-à-boire
in rosarum memoria
Un fracas de verre et de tôle
ensilence ce matin blafard
putains de pertes de contrôle gerbes bleues sous les gyrophares
Soudain bouche à bouche abusée
sans folie point de compassion
massage du cœur à l'arrêt
vaine artère sous compression
Refrain
in rosarum memoria
j'en ai noyé des chats dans un broc de pastis si tu veux un rachat il faut que je m’éclipse
in rosarum memoria
vers ce recoin d'ébène au fond de ma mémoire où tapine la haine et tous les pousse-à-boire
in rosarum memoria
Et puis la fin sèche et brutale
dans les effluves d’indécence
l’outrance de morgue fatale
célèbre mon inexistence
Il ne te reste en souvenir que fleurs tombales à venir
et ce que tu nommais morose la folle mémoire des roses
Refrain
in rosarum memoria
j'en ai noyé des chats dans un broc de pastis si tu veux un rachat il faut que je fleurisse
in rosarum memoria
vers ce recoin d'ébène au fond de ma mémoire où tapine la haine et tous les pousse-à-boire
in rosarum memoria
Paris, 24 novembre
© Autobiopoèmes, Chansons
BELLE DES MAIS
Dans les creux des vagues et des vents
je n’oublierai pas de t’aimer
dans les failles de l’âme et du temps
je ne déserterai pas mais
à trop attendre on pleure on crève
comme une proie
sans un adieu
on meurt d’effroi on meurt de froid et le cœur pleut
Dans les creux des vagues et des vents
je n’oublierai pas de t’aimer
dans les failles de l’âme et du temps
je ne déserterai pas mais
à trop attendre
on pleure on crève
le cul terreux
comme un lapin
un poussiéreux
un malandrin
qui sent l'sapin
Dans les creux des vagues et des vents
je n’oublierai pas de t’aimer
dans les failles de l’âme et du temps
je ne déserterai pas mais
à trop attendre on pleure on crève le cœur vacille l'amour chancelle trop de bisbilles pour une fille une escarcelle
Dans les creux des vagues et des vents
je n’oublierai pas de t’aimer
dans les failles de l’âme et du temps
je ne déserterai pas mais
à trop attendre on pleure on crève on extrapole avant la crise on camisole le verre se brise d'une méprise
Paris, 29-30 novembre
© Autobiopoèmes, Chansons
MANIFESTE
Je manifeste
Le poing levé
Tu me détestes
Je veux rêver
Pas de vieux restes
De mots pavés
Je manifeste
Je manifeste
Toute en dépit
Tu tords ta veste
En Ésopie
D'Ouest en Est
Nos utopies
Je manifeste
Je manifeste
Compose et rime
L’ode funeste
Hurle cet hymne
Chant palimpseste
Je vis je vibre
Je manifeste
Je manifeste
Ne t'en déplaise
De Nice à Brest
Lille ou Rodez
Avec un zeste
De Marseillaise
Je manifeste
Je manifeste
Pour être libre
Quand tu protestes
Perds l'équilibre
Tu geins tu pestes
Sans or ni frime
Je manifeste
Je manifeste
Fière Commune
Contre la peste
Ou blanche ou brune
Tu admonestes
Planques tes tunes
Je manifeste
Je manifeste
Pour nos conquis
Ce qu’il en reste
Drapeau brandi
Pour nos retraites
Fils du Maquis
Je manifeste
Paris, 10 décembre
© Autobiopoèmes - Chansons
AMOUR À MURCIE
Boudeur
L’Astre du Jour n’est pas levé encor
Sur Murcie
Au loin
L’Œil rebelle de la Nuit resplendit
Insoumis
Comblé
Mon corps qu’à ton Corps l’Amour réunit
À jamais
S’endort
Je rêve à nos Amours adolescentes
Rassasiées
Songeur
Je te regarde nue sous les draps blancs
Du grand lit
Fougueuse
Tu m’as aimé jusqu’à la lueur frêle
De l’Aurore
Rêveuse
Tu saisis ma main la pose avec soin
Sur ton cœur
Heureuse
Tu t’es donnée radieuse éternelle
Endormie
Heureux
Morphée mêle et s’emmêle dans nos rêves
Amoureux
La Rochelle, 31 décembre
© Autobiopoèmes, Chansons
Texte paru dans la revue Mes sages poétiques n°28,
publiée par Gil Roc, Soisy-sous-Montmorency, mars 1995
CHANSON SANS PAROLES (OU PRESQUE)
J’ai perdu les paroles
dans le creux de mes meurtrissures
il ne reste en moi que des sons
pourquoi ne suis-je musicien
que faire de la flétrissure
de cette mélodie sans fin qui ne deviendra pas chanson
j’ai perdu les paroles
J'ai perdu les paroles
de ma folle chanson chanson d'amour chanson d'espoir
de troubadour ne restent que les vides de ma vieille passoire le fil de ma mémoire dans ces failles sans fond
des aubes livides
de ma folle chanson
j’ai perdu les paroles
J'ai perdu les paroles ma cervelle en fissures ensilence mon jardin
et ses fleurs ténébreuses où mes mots s'étiolent en sentes méandreuses du haut des marneuses
falaises sordides sur les ramures calcinées mes maux se sont accrochés ma cervelle en fissures
j’ai perdu les paroles
J'ai perdu les paroles
dans l’étreinte acide
d’une toxique amoureuse
entre la roche et le vent
entre ciel et néant
entre étoiles éteintes
il resterait la haine
les amours feintes
les faux je t’aime en jouissance ulcéreuse
dans l’étreinte acide
j’ai perdu les paroles
J'ai perdu les paroles
en lune sénile
terne prière païenne
dans ces cieux d’encre
silencieux ô fol tu m'as volé les clefs
des lourdes chaines qui me retiennent
esclave de l’ancre
au vaisseau coulé
en lune sénile
j’ai perdu les paroles
J'ai perdu les paroles
par les apnées noires
laissées filer morceler
par les sombres moires
ma mémoire en vérole
tu m’as laisser cingler
vers des îles ferventes
où les sirènes déchantent
les langues de Babel
amour-asile immortel
par les apnées noires
j’ai perdu les paroles
J’ai perdu les paroles
dans le creux de mes meurtrissures
il ne reste en moi que des sons
pourquoi ne suis-je musicien
que faire de la flétrissure
de cette mélodie sans fin qui ne deviendra pas chanson
j’ai perdu les paroles
Paris, 11-18 décembre
© Autobiopoèmes, Chansons
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