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Photo du rédacteurHenri Baron

AUTOBIOPOÈMES - Chroniques juliennes

Dernière mise à jour : 11 août 2020



Textes écrits du 1er juillet au 1er août 2018





Je ne suis ni peintre ni poète. Je dessine en cursives nos sens, l'essence de nos vies.


Ces Chroniques sont nées d'un défi : écrire et publier un texte par jour, tout au long du mois de juillet 2018, ce qui ne correspond pas à mon habitude de re-travailler souvent et pendant longtemps mes textes.

Chacun d'entre eux est donc un peu un instantané estival.

INGÉNUE GÉNIALE INGÉNIEUSE GÉNIE DE L’ARC-EN-CIEL

Nos yeux rêvent

se cherchent

se charment

s’enchantent

Nos mains nos ailes

S’enjôlent

s’engeôlent

s’angeolent

Nos lèvres nos amours

s’attirent

s’étirent

se déchirent

Nos peaux nos cœurs

se frôlent

s’envoûtent

se dévorent

Qui de nous deux frotte la lampe ?

Quid de nous deux ?

Paris, 1er juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ALZHEIMER I

J'oublie

qui je suis

ne retrouve

ni mon nom

ni mon ombre

J’oublie que tu es

Il me reste

mes amours imaginaires

Il me reste

la brûlure du soleil

la musique de la mer

le silence de l’amer

J’oublie

jusqu’au sens de ma vie

l’essence de mes rêves

perds les clefs de notre existence

J’oublie les rives de l’avenir

Il me reste

mes folies étrangères

Il me reste

l’étrange lueur dans tes yeux

l’albe ange soyeux de tes doigts

le fugace fruité de tes lèvres

la fugue en ré mineur de ta fleur

J’oublie

les larmes de joie

les charmes de tes émois

les vacarmes d’autrefois

J’oublie l’oblongue dame brune

Il me reste

l’errante dame en noir

faucheuse d’espoir

et de certitudes

Il me reste mes doutes

la vacance à venir

J’oublie

l’écrin de ma jeunesse

l’étreinte de ta tendresse

le doux bourgeon de rose

J’oublie ton carmen écarlate

Il me reste les trains de détresse

les résidus de réséda

et les voluptueuses volutes

qui bleuissent mon âme

et blêmissent ma flamme

Sous l’éteignoir de mon destin

Paris, 2 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ALZHEIMER II

J'oublie

les champs de lin sur la falaise

les champs de blé-coquelicots

J’oublie les chants de luttes

Il me reste

les champs d'horreur

les vaincus les vainqueurs

de futiles combats

les chants de Maldoror

et la chimérique dolor

du fin amor avant la mort

J'oublie le rondo alla turqua

Die Kinderszenen

le second concerto en do mineur de Rachmaninov

J’oublie tes mains sur le piano

Il me reste

une ballade en sol mineur

lancinante mélancolie

déchirant l'espoir

dans le soir déclinant

ad libitum

J'oublie ton offrande d'un cœur azur

illuminant sans mot dire

nos yeux d'enfants

et la laideur du monde

J’oublie ce beau matin d'hiver

Il me reste

tes assourdissants silences

aux interrogations muettes

les sonneries dans le soir

cor en vain à Roncevaux

Il me reste à te maudire

J'oublie nos ports nos rives

ton portrait par Modigliani

un nu assis 1916

et la chanson de Barbara

J’oublie (rappelle-toi)

Il me reste

mes démons célestes

un bruissement d'Elle

un bruit démentiel

un bruit se ment-Elle

un bruit sementel

J'oublie la sublime beauté du verbe

sa fragile et fraîche finesse

ton insatiable source inspiratrice

J'oublie jusqu'à toi ma muse amireuse

ma lune mon miel

Il me reste

des mots évanescents

perdus dans le vert de tes yeux

éperdus au fond du verre triste

où se fige un frêle sourire

Il me reste ton rire cristal brisé J'oublie

de te dire je vous aime

comment vous dire je t'aime

J’oublie d’être

Il me reste

les nuits les pages grises

l'ennui qui passe et s'incruste et vidange à nu

mes vies d'ange déchu

ma vieille pipe fêlée

mes propres fêlures

J'oublie mon cœur timide

Pierre ponce Pilate

exsangue et pillé

d'avoir trop (trop mal) aimé

J’oublie l’être aimant

Il me reste le néant

il neige dans ma mémoire

sans m'émouvoir

Il me reste vous émue

belle inconnue

Raconte-moi nos rêves

même s'ils nous dérivent

serre-moi

même si je m'égare

pour d'autres trains d'autres gares

Aime moi

même si

je désaime

Arc-en-ciel dans la nuit

Noire

Paris, 3 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

VAGUES À LARMES

Dis-moi où tu m'emmènes

Destinées incertaines

Ou si tu m'abandonnes

Au vide qui résonne

Je dors peu

Ne rêve plus

T'ai-je dit je t'aime

Ne fume ni ne bois

Écris un poème

Erre et me perds

Calme plat

Il est trop tard

Au cadran de pierre

de tes amours solaires

J'ai passé mon tour

Au demi-dieu

Demi-démon

Qui se caresse

Se frotte à ton sein gauche

Absorbe ta chaleur

Dérobe ta douceur

Déloge ma douleur

Allume ton soleil

Ouvre ta rétine

Je pars en exil

Vague à l'âme

Vague à lames

Vague à larmes

Paris, 4 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

J-1

Je rêve mon présent intensément

frêle instant qui vacille tel une flamme

voluptueuse volute

qui flotte vers le firmament

se délite et s’évanouit

Funestes amours célestes ?

Paris, 5 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

FLUCTUAT AC MERGITUR

Pourquoi était-ce hier

Si grise presque noire

Attablée solitaire

Noyant son désespoir

Dans ses rêves whisky Pourquoi ce six juillet

De l'an deux-mil-dix-huit

Est au calendrier

Marqué d'un mégalithe

Tu pleures et souris Pourquoi ma chansonnette

D’amour et de douceur

Te semble un brin désuète

Je rêve à tes ailleurs

Tu pleures en sursis

Pourquoi ces déchirures

Ces rimes délétères

Cicatrices futures

Prudes fleurs léthifères

J’y mords et tu survis

Paris, 6 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

CREDO

Je ne crois pas en vos cieux

Mais dieu que la vie est belle

Quand Elle pose ses doux yeux

Sur mes trop vieilles ailes

Je ne crois pas en vos dieux

Mais si eux nous regardent

Qu'ils nous gardent dans les cieux

L’amour qui musarde

Je ne crois pas en vos chimères

Mais que mes rêves sont délices

Quand Elle pose ses dentelles

Et m'inonde de sa malice

Je ne crois pas en vos vertus

Mais que mes nuits sont blanches et pures

Quand Elle s'endort ingénue

Son corps frêle comme une épure

Je ne crois pas en vos prophètes

Mais que mon destin est velours

Quand Ses mains douces et parfaites

Éveillent mon désir d'amour

Paris, 7 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

PARIS

La ville se voile d’un manteau noir

où scintillent les étoiles

petites portes dans le firmament

ouvertes sur les prochaines

années lumière

Paris, 8 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ERRANCES

Qu'as-tu fait de mes anciennes errances,

De mes pas perdus mes désespérances,

Dans mes cieux gris noirs,

Dans mon vieux grimoire ?

Tu es le remède à mes errances, ma désespérance, mes absences.

Tu es le miel sur mes blessures, mes brûlures, mes amertumes,

Tu es le phare dans mes tourmentes, mes ténèbres, mes abîmes.

Tu es.

Serai-je encore ?

Paris, 9 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

PETITS MATINS

J'aime les petits matins

Irradiés

de ton sourire

du feu follet de tes yeux

Quand nous serons vieux tous deux

Seuls peut-être

Nous nous retrouverons

Moi déjà très vieux

Toi beaucoup plus jeune

Moi raccord rageux

Toi toujours plus jeune

Tu me rappelleras

Nos maux

Nos mots

Et la douce désespérance

D’un matin de juillet

Paris, 10 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

RÊVE SÉPIA

Mes nuits tanguent

Hypnotiques

Chaotiques

Somnifères en flagrance

Fragrances délétères

Il reste peu d'étincelles

dans les cieux

Rêve et n'éteins pas celle

de tes yeux

Tu décrocheras la lune

Les étoiles

Trois doubles-croches ma brune

Tu as brisé les chaines du temps

Fait une brèche dans le mur

Peint des cœurs bleus

Teint mon rêve en sépia

Paris, 11 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes


 

J'ai passé l'âge de raison

La déraison résonne en mon âme

Comme en un puits sans fond

Oubliettes du destin

Où se mêlent s'emmêlent

Nos passions passées pacifiées

Nos jeunesses jaunies

Sur le divin divan

Je t'imagine ingénieuse ingénue

Princesse du Bengale

Féline infidèle

Fidèle au génie du mal

Nue sous ton soyeux sari safran

Souffrant d'un amour éphémère

D’un amour improbable

Paris, 12 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ÎLE D'ELLE

Il était une île

Et c'était une Elle

Aux ailes du désir

Du bout des cils

Du bout des seins

Elle dessine

Une île

de Sein

Son Il

dessein

Enchante moi

Chante l'émoi

De nos enfances

Rebelles danse

Danse en cadence

Un violoncelle

Universel

Sublime et si belle

Grave et sauvage

Vague volage C'est une presqu'île

C'est une presqu'Elle

Presqu'en France

Presqu'en transes

Que reste-t-il

De cette nuit

Que reste-t-elle

En cet ennui

Sans l'Une

Sans lune

L'une de miel

Lune de fiel

Longues-sur-Mer, 13 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ESPERLUETTE

Elle & lui

Toi & moi

Deux amours

En un seul

Ce linceul

Éperdu

Ailes du

Noir désir

Ce linceul

T'accomplit

T'accompagne

Vers la nuit

Le silence

Infini

T'envahit

T'enveloppe

Nuit sans lune

Sans étoile

Rêve d'une

Âme errante

Toi & moi

Elle & lui

Il s'ennuie

Elle fuit

Longues-sur-Mer, 14 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

FLEMME

Ce petit matin se lève

Estivale Ève

Exquise insoumise

Elle esquive

Ces vacances oisives

Évadé des enfers

Je rêve d'hivers

Révolus et blêmes

Flemme mâtine

Flegmatique énigme

D'évolutions en dévolutions

De révolutions volatiles

En volutes votives

Je te rêve volage

Savoureusement libre

Voluptueusement ivre

Je rêve d'amours mirages

De rivages blonds

Et d'yeux océans

De ceux d'une reine

De sirènes céans

Je rêve d'amours sauvages

De cheveux dune

Des reflets de la lune Je n'ai peur des cieux

Ni de vos dieux avides

Je n'ai peur que de choir

De ton trône instable

Déchoir de ton miroir

Qui m'ensorcelle

Me désarme et me harcèle

Et de connaitre le vide

J'ai la flemme

De coucher des rimes

Mes rimes en aime

Aiment mal

Mal arrimé

Je vacille et sème

Mes rimes ridées

Mes rimes frimées

Et femme même

Ne rime en m'aime

Longues-sur-Mer, 15 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

INFERNO

Au fil des pages

Au fil de l'eau

Même mirage

Même mélo

La vie s'étire

Et s'effiloche

Reprends tes livres

Et tes valoches

Mon cœur s'égare

Dans de vieux rêves

De vieilles gares

Qu'il pleuve ou neige

Passe l'Histoire

Comme un veilleur

Reste l'espoir

De jours meilleurs

De ports en portes

Fleuves ou mers

La mort m'emporte

Dors ma chimère

Dans l'ouragan

De ta tendresse

En pataugeant

Dans mon ivresse

J'écris je chante

Sous les étoiles

Je crie je hante

Je mets les voiles

Je n'ai pas dit

Mon dernier mot

Souffle de vie

Mes derniers maux

Attends Cerbère

Je ne suis pas

Prêt pour l'enfer

Reste à cent pas

De vos mots dits

Dieux des abysses

Je vous maudis

Je vous éclipse

Je suis corsaire

Pirate ou pire

Je vous ulcère

Dans mes délires

Je ne renie

Ni mes blasphèmes

Ni mes peurs ni

Votre anathème

Je vis

Longues-sur-Mer, 16 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 


Il est des jours où je me fous

de l’injustice du monde

de la guerre qui gronde

Il est des jours où je me fous

de la fonte des pôles

du trou dans la couche d’ozone

Il est des jours où je me fous

de la vieille assassinée pour quatre sous

ou du faussaire de l’Élysée

Il est des jours comme ça

où ne comptent que toi

le soleil

et la mer

Amor

Longues-sur-Mer, 17 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

DANS LE JARDIN DES HESPÉRIDES

Sur un air sombre de De Falla

Des vers de Garcia Lorca résonnent

endoloris

Je m'enlise Don Quichotte

Rêve de nuits andalouses

et de fruits défendus

Lola danse et sa cadence trouble

Ses mains sèment des pétales

Sang dans le sable de l'arène

À cinq heures après midi

L'oubli

Et l'ombre de ton cœur

"Assassiné par le ciel"

Longues-sur-Mer, 18 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 


MES MOIRES

Avec toi pérégrine

je me sentais Ulysse

dans d'insensées balades

pour d'improbables desseins

d'innombrables destins

Entends-tu la romance

trop andante

pas assez andalouse

de ces trois alcines

Le rouet s'enraye

Ma mémoire s'évanouit

Mille ans d'oubli

pour un baiser sans vie

pour un amour sans nom

Tisse et déroule et coupe

le fil de notre destin

Deux vies en dentelle

Longues-sur-Mer, 19 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

MILLE ET UN JOURS

Tu m'as quitté sans mot dire

Je t'ai laissée sans maudire

Cet été au goût d'automne

Au lent poison monotone

Ton fol amour s'est aigri

Même la mer vert de gris

A l'amertume opiacée

Si ce n'est la panacée

Même au loin le temps naufrage

Mille ans d’amours mirages

Mille ans d'amours éphémères

Mille ans d'amours délétères

Même au loin le temps outrage

Mille jours d'amants sans âge

Mille nuits sans l'une envie

Mille nuits sans lune obvie

Longues-sur-Mer, 20 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ARC-EN-CIEL

Je brûle mes lèvres

sur ta peau diaphane

où le soleil dépose

à travers l’ondée

ses folies enluminées

Tu tutoies salamandre

le feu du soleil

irise sa lumière

en incandescentes arabesques

Je brûle mes yeux

aux braises de ton iris

flamboyant

Je brûle ma peau

sur ton corps lascif consumé

sur ton corps céleste constellé

L’amour se rit de la mort

Longues-sur-Mer, 21 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

CHANT MATINAL

Dans mon âme lugubre et sombre

Je n’étais que l’ombre d’une ombre

Je resplendis de ton sourire

Quand il pleuvait dans mon cœur dans mon âme

Tu offris ton cœur soleil

Il y reste un arc-en-ciel

Ma vie se fanait creuse et morose

Tu fus source et muse

Je reverdis en m’abreuvant de ton charme

Quand mes vieux jours guetteront le crépuscule

Lors partageras-tu ta jeunesse

Ta douce délicatesse

Le phénix s’envole à l’aurore

Longues-sur-Mer, 22 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

CHANT MÉRIDIEN

Elle n'attendra rien

Ni Rimbaud ni Verlaine

Ni le vert de son printemps

Il n'atteindra rien

Ni passion ni l’ébène

Ni l'albe de son corps frêle

Elle n'attendra rien

Ni fléau ni chagrin

Ni le lilas de ses veines

Il n'atteindra rien

Ni néant ni amen

Ni le sel de ses désirs

Elle n'attendra rien

Ni Hadès ni Éden

Ni le pâle de l'aurore

Il n'atteindra rien

Ni pardon ni rancune

Ni la lueur de la scène

Elle n'attendra rien

Ni démon ni sirène

Ni le plomb de leurs promesses

Il n'atteindra rien

Ni soumise ni reine

Ni l'écarlate du soir

Elle n'attendra rien

Ni flamme ni génie

Ni poème méthylène

Il n'atteindra rien

Ni délire ni haine

Ni l'azur qui noie ses larmes

Elle n'attendra rien

Ni charme ni l’éther

Ni l'or de sa voix lointaine

Il n’atteindra rien

Ni amitié ni peine

Ni l’encre du crépuscule

Elle n'attendra rien

Ni colère ni drame

Ni mes chroniques juliennes

Je n'attendrai - n'atteindrai - plus rien

Ni nous ni toi ni moi

Seul l'arc-en-ciel - en mon cœur - en rengaine

Longues-sur-Mer, 23 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

CHANT VESPÉRAL

Ma vie s'use sur

des pages vierges

comme des cierges

ma plume susurre

des idées coupables

des mots innommables

rien n'est su ni sûr

Ton âme se fige

m'étourdit d'émoi

tourne autour de moi

- étonnant vertige -

un rêve si sombre

où la mort s'érige

de noirceur et d'ombre

Ton amour enrage

de ne pas survivre

au trop vieux livre

- un soir sans courage -

qu'on chiffonne et jette

dans les oubliettes

tel un vieux sage

Ta vie s'use comme

vieille chaussure

vieille blessure

- noir ultimatum -

rêve que lézarde

la lune blafarde

d'un rire parjure

Longues-sur-Mer, 24 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

LA MORT EN ROSE

Je t'écris un roman morose

Je l'écris à l'encre de rose

Je te crie mon amour cirrhose

Je décris mon cœur qui implose

Le chant des amours tu composes

Le temps des toujours sous hypnose

Le temps des cytises décloses

Tant d'amours en apothéose

Tu m'épies au monocle rose

Maudis ma monotone prose

Tu dénies l'essence des choses

Je te dédis mes mots si j'ose

Publie mon triste chant névrose

Mon désespoir métamorphose

Et mes folles amours encloses

Oublie mes rêves virtuoses

Tu n'as que faire de ma glose

Tu repeins mes amours forcloses

Les masques en anamorphose

Jusqu'à la mortelle overdose

Longues-sur-Mer, 25 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ÉPITAPHE DU 9 THERMIDOR

J'écris la nuit

M'écrie le jour

J'écris la vie

Tu cries d'amour

J'écris je crie

Encore toujours

Plaise à ton corps

Paix à mon âme

Baiser d'amour

J'écris encore

Je crée d'amour

Épithalame

Longues-sur-Mer, 26 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

PARTAGE

Tu m'offris en partage

tes aurores

éthérées

tes soleils

endiablés

tes doux rêves

insensés

tes promesses

passionnées

tes sourires

étoilés

tes volutes

enivrées

tes folies

effrénées

âme amours et déraison

tes troubles ton feu ta flamme

mes paradis tes caresses

mes oublis tes ivresses

ma rage et tes orages

tes élixirs sauvages

tes exils mes naufrages

nos agapes nos rires

tes astres et mes rimes

et même pire

Longues-sur-Mer, 27 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

CHANSON BANCALE

Au firmament de mes nuits

Quand ma vie met son voile

Tu luis comme une étoile

Filante et tu fuis

Dans ma chambre sans lune

Furtive et déhanchée

S’échappe éméchée

Ta silhouette blanche et brune

Chopin joue sa Polonaise

Mon cœur a tant saigné

D'avoir trop mal aimé

Cette âme de braise

Tu vas et tu reviens

Tu scintilles encor

Quand tes doigts sur mon corps

Caressent si bien

Si je te la dédie

Cette chanson bancale

Je la compose à l

A flamme d'une bougie

Longues-sur-Mer, 28 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

MATIN D’ÉTÉ

La douceur de tes mots

Au miel de tes lèvres

Apaise tous les maux

Ma fièvre

Tendresse d'un regard

Sourire dans tes yeux

J'avoue que je m'égare

Un peu

Caresse de ton cœur

De soies et de velours

Tu sèmes le bonheur

L'amour

Ivresse de nos rêves

Tu rallumes les braises

Tu m'aimes sans grève

Fournaise

Longues-sur-Mer, 29 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

À MNÉMOSYNE

Je n'ose pas t'écrire

de peur de te perdre

je n'ose pas te dire

combien je t'aime

Je clos un chapitre

de notre belle histoire

un peu comme une épitre

un lieu de mémoire

Longues-sur-Mer, 30 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 


Je ne sais pas

où tu iras

Mais il restera dans mon âme

un doux sourire

un peu de toi

une étincelle

Et cette flamme

en tes yeux verts

Longues-sur-Mer, 31 juillet

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

 

ÉPILOGUE (L'AUGUSTE)

Comme ton piano désaccordé

ta mélodie s’est muée en silence

ton cœur s’est ensablé

tes lèvres ont brulé sous le soleil de juillet

Tu as muré les mots que je te murmurais

papillons épris de liberté

éphémères sortilèges

Interminable attente

qui amarre les amours

et enchaine les rêves

Je ne hanterai plus les tiens

Longues-sur-Mer, 1er août

© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes

Ce que j’esquisse n’a de sens que par la vie que tu donnes à mes mots.

J’écris par-dessus les silences, les absences, les blessures.

J’écris au-delà des errances, des masques, des manques, des déchirures.

L’encre est un baume étalé sur les maux.

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