Textes écrits du 1er juillet au 1er août 2018
Je ne suis ni peintre ni poète. Je dessine en cursives nos sens, l'essence de nos vies.
Ces Chroniques sont nées d'un défi : écrire et publier un texte par jour, tout au long du mois de juillet 2018, ce qui ne correspond pas à mon habitude de re-travailler souvent et pendant longtemps mes textes.
Chacun d'entre eux est donc un peu un instantané estival.
INGÉNUE GÉNIALE INGÉNIEUSE GÉNIE DE L’ARC-EN-CIEL
Nos yeux rêvent
se cherchent
se charment
s’enchantent
Nos mains nos ailes
S’enjôlent
s’engeôlent
s’angeolent
Nos lèvres nos amours
s’attirent
s’étirent
se déchirent
Nos peaux nos cœurs
se frôlent
s’envoûtent
se dévorent
Qui de nous deux frotte la lampe ?
Quid de nous deux ?
Paris, 1er juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ALZHEIMER I
J'oublie
qui je suis
ne retrouve
ni mon nom
ni mon ombre
J’oublie que tu es
Il me reste
mes amours imaginaires
Il me reste
la brûlure du soleil
la musique de la mer
le silence de l’amer
J’oublie
jusqu’au sens de ma vie
l’essence de mes rêves
perds les clefs de notre existence
J’oublie les rives de l’avenir
Il me reste
mes folies étrangères
Il me reste
l’étrange lueur dans tes yeux
l’albe ange soyeux de tes doigts
le fugace fruité de tes lèvres
la fugue en ré mineur de ta fleur
J’oublie
les larmes de joie
les charmes de tes émois
les vacarmes d’autrefois
J’oublie l’oblongue dame brune
Il me reste
l’errante dame en noir
faucheuse d’espoir
et de certitudes
Il me reste mes doutes
la vacance à venir
J’oublie
l’écrin de ma jeunesse
l’étreinte de ta tendresse
le doux bourgeon de rose
J’oublie ton carmen écarlate
Il me reste les trains de détresse
les résidus de réséda
et les voluptueuses volutes
qui bleuissent mon âme
et blêmissent ma flamme
Sous l’éteignoir de mon destin
Paris, 2 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ALZHEIMER II
J'oublie
les champs de lin sur la falaise
les champs de blé-coquelicots
J’oublie les chants de luttes
Il me reste
les champs d'horreur
les vaincus les vainqueurs
de futiles combats
les chants de Maldoror
et la chimérique dolor
du fin amor avant la mort
J'oublie le rondo alla turqua
Die Kinderszenen
le second concerto en do mineur de Rachmaninov
J’oublie tes mains sur le piano
Il me reste
une ballade en sol mineur
lancinante mélancolie
déchirant l'espoir
dans le soir déclinant
ad libitum
J'oublie ton offrande d'un cœur azur
illuminant sans mot dire
nos yeux d'enfants
et la laideur du monde
J’oublie ce beau matin d'hiver
Il me reste
tes assourdissants silences
aux interrogations muettes
les sonneries dans le soir
cor en vain à Roncevaux
Il me reste à te maudire
J'oublie nos ports nos rives
ton portrait par Modigliani
un nu assis 1916
et la chanson de Barbara
J’oublie (rappelle-toi)
Il me reste
mes démons célestes
un bruissement d'Elle
un bruit démentiel
un bruit se ment-Elle
un bruit sementel
J'oublie la sublime beauté du verbe
sa fragile et fraîche finesse
ton insatiable source inspiratrice
J'oublie jusqu'à toi ma muse amireuse
ma lune mon miel
Il me reste
des mots évanescents
perdus dans le vert de tes yeux
éperdus au fond du verre triste
où se fige un frêle sourire
Il me reste ton rire cristal brisé J'oublie
de te dire je vous aime
comment vous dire je t'aime
J’oublie d’être
Il me reste
les nuits les pages grises
l'ennui qui passe et s'incruste et vidange à nu
mes vies d'ange déchu
ma vieille pipe fêlée
mes propres fêlures
J'oublie mon cœur timide
Pierre ponce Pilate
exsangue et pillé
d'avoir trop (trop mal) aimé
J’oublie l’être aimant
Il me reste le néant
il neige dans ma mémoire
sans m'émouvoir
Il me reste vous émue
belle inconnue
Raconte-moi nos rêves
même s'ils nous dérivent
serre-moi
même si je m'égare
pour d'autres trains d'autres gares
Aime moi
même si
je désaime
Arc-en-ciel dans la nuit
Noire
Paris, 3 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
VAGUES À LARMES
Dis-moi où tu m'emmènes
Destinées incertaines
Ou si tu m'abandonnes
Au vide qui résonne
Je dors peu
Ne rêve plus
T'ai-je dit je t'aime
Ne fume ni ne bois
Écris un poème
Erre et me perds
Calme plat
Il est trop tard
Au cadran de pierre
de tes amours solaires
J'ai passé mon tour
Au demi-dieu
Demi-démon
Qui se caresse
Se frotte à ton sein gauche
Absorbe ta chaleur
Dérobe ta douceur
Déloge ma douleur
Allume ton soleil
Ouvre ta rétine
Je pars en exil
Vague à l'âme
Vague à lames
Vague à larmes
Paris, 4 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
J-1
Je rêve mon présent intensément
frêle instant qui vacille tel une flamme
voluptueuse volute
qui flotte vers le firmament
se délite et s’évanouit
Funestes amours célestes ?
Paris, 5 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
FLUCTUAT AC MERGITUR
Pourquoi était-ce hier
Si grise presque noire
Attablée solitaire
Noyant son désespoir
Dans ses rêves whisky Pourquoi ce six juillet
De l'an deux-mil-dix-huit
Est au calendrier
Marqué d'un mégalithe
Tu pleures et souris Pourquoi ma chansonnette
D’amour et de douceur
Te semble un brin désuète
Je rêve à tes ailleurs
Tu pleures en sursis
Pourquoi ces déchirures
Ces rimes délétères
Cicatrices futures
Prudes fleurs léthifères
J’y mords et tu survis
Paris, 6 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
CREDO
Je ne crois pas en vos cieux
Mais dieu que la vie est belle
Quand Elle pose ses doux yeux
Sur mes trop vieilles ailes
Je ne crois pas en vos dieux
Mais si eux nous regardent
Qu'ils nous gardent dans les cieux
L’amour qui musarde
Je ne crois pas en vos chimères
Mais que mes rêves sont délices
Quand Elle pose ses dentelles
Et m'inonde de sa malice
Je ne crois pas en vos vertus
Mais que mes nuits sont blanches et pures
Quand Elle s'endort ingénue
Son corps frêle comme une épure
Je ne crois pas en vos prophètes
Mais que mon destin est velours
Quand Ses mains douces et parfaites
Éveillent mon désir d'amour
Paris, 7 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
PARIS
La ville se voile d’un manteau noir
où scintillent les étoiles
petites portes dans le firmament
ouvertes sur les prochaines
années lumière
Paris, 8 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ERRANCES
Qu'as-tu fait de mes anciennes errances,
De mes pas perdus mes désespérances,
Dans mes cieux gris noirs,
Dans mon vieux grimoire ?
Tu es le remède à mes errances, ma désespérance, mes absences.
Tu es le miel sur mes blessures, mes brûlures, mes amertumes,
Tu es le phare dans mes tourmentes, mes ténèbres, mes abîmes.
Tu es.
Serai-je encore ?
Paris, 9 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
PETITS MATINS
J'aime les petits matins
Irradiés
de ton sourire
du feu follet de tes yeux
Quand nous serons vieux tous deux
Seuls peut-être
Nous nous retrouverons
Moi déjà très vieux
Toi beaucoup plus jeune
Moi raccord rageux
Toi toujours plus jeune
Tu me rappelleras
Nos maux
Nos mots
Et la douce désespérance
D’un matin de juillet
Paris, 10 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
RÊVE SÉPIA
Mes nuits tanguent
Hypnotiques
Chaotiques
Somnifères en flagrance
Fragrances délétères
Il reste peu d'étincelles
dans les cieux
Rêve et n'éteins pas celle
de tes yeux
Tu décrocheras la lune
Les étoiles
Trois doubles-croches ma brune
Tu as brisé les chaines du temps
Fait une brèche dans le mur
Peint des cœurs bleus
Teint mon rêve en sépia
Paris, 11 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
J'ai passé l'âge de raison
La déraison résonne en mon âme
Comme en un puits sans fond
Oubliettes du destin
Où se mêlent s'emmêlent
Nos passions passées pacifiées
Nos jeunesses jaunies
Sur le divin divan
Je t'imagine ingénieuse ingénue
Princesse du Bengale
Féline infidèle
Fidèle au génie du mal
Nue sous ton soyeux sari safran
Souffrant d'un amour éphémère
D’un amour improbable
Paris, 12 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ÎLE D'ELLE
Il était une île
Et c'était une Elle
Aux ailes du désir
Du bout des cils
Du bout des seins
Elle dessine
Une île
de Sein
Son Il
dessein
Enchante moi
Chante l'émoi
De nos enfances
Rebelles danse
Danse en cadence
Un violoncelle
Universel
Sublime et si belle
Grave et sauvage
Vague volage C'est une presqu'île
C'est une presqu'Elle
Presqu'en France
Presqu'en transes
Que reste-t-il
De cette nuit
Que reste-t-elle
En cet ennui
Sans l'Une
Sans lune
L'une de miel
Lune de fiel
Longues-sur-Mer, 13 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ESPERLUETTE
Elle & lui
Toi & moi
Deux amours
En un seul
Ce linceul
Éperdu
Ailes du
Noir désir
Ce linceul
T'accomplit
T'accompagne
Vers la nuit
Le silence
Infini
T'envahit
T'enveloppe
Nuit sans lune
Sans étoile
Rêve d'une
Âme errante
Toi & moi
Elle & lui
Il s'ennuie
Elle fuit
Longues-sur-Mer, 14 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
FLEMME
Ce petit matin se lève
Estivale Ève
Exquise insoumise
Elle esquive
Ces vacances oisives
Évadé des enfers
Je rêve d'hivers
Révolus et blêmes
Flemme mâtine
Flegmatique énigme
D'évolutions en dévolutions
De révolutions volatiles
En volutes votives
Je te rêve volage
Savoureusement libre
Voluptueusement ivre
Je rêve d'amours mirages
De rivages blonds
Et d'yeux océans
De ceux d'une reine
De sirènes céans
Je rêve d'amours sauvages
De cheveux dune
Des reflets de la lune Je n'ai peur des cieux
Ni de vos dieux avides
Je n'ai peur que de choir
De ton trône instable
Déchoir de ton miroir
Qui m'ensorcelle
Me désarme et me harcèle
Et de connaitre le vide
J'ai la flemme
De coucher des rimes
Mes rimes en aime
Aiment mal
Mal arrimé
Je vacille et sème
Mes rimes ridées
Mes rimes frimées
Et femme même
Ne rime en m'aime
Longues-sur-Mer, 15 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
INFERNO
Au fil des pages
Au fil de l'eau
Même mirage
Même mélo
La vie s'étire
Et s'effiloche
Reprends tes livres
Et tes valoches
Mon cœur s'égare
Dans de vieux rêves
De vieilles gares
Qu'il pleuve ou neige
Passe l'Histoire
Comme un veilleur
Reste l'espoir
De jours meilleurs
De ports en portes
Fleuves ou mers
La mort m'emporte
Dors ma chimère
Dans l'ouragan
De ta tendresse
En pataugeant
Dans mon ivresse
J'écris je chante
Sous les étoiles
Je crie je hante
Je mets les voiles
Je n'ai pas dit
Mon dernier mot
Souffle de vie
Mes derniers maux
Attends Cerbère
Je ne suis pas
Prêt pour l'enfer
Reste à cent pas
De vos mots dits
Dieux des abysses
Je vous maudis
Je vous éclipse
Je suis corsaire
Pirate ou pire
Je vous ulcère
Dans mes délires
Je ne renie
Ni mes blasphèmes
Ni mes peurs ni
Votre anathème
Je vis
Longues-sur-Mer, 16 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
Il est des jours où je me fous
de l’injustice du monde
de la guerre qui gronde
Il est des jours où je me fous
de la fonte des pôles
du trou dans la couche d’ozone
Il est des jours où je me fous
de la vieille assassinée pour quatre sous
ou du faussaire de l’Élysée
Il est des jours comme ça
où ne comptent que toi
le soleil
et la mer
Amor
Longues-sur-Mer, 17 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
DANS LE JARDIN DES HESPÉRIDES
Sur un air sombre de De Falla
Des vers de Garcia Lorca résonnent
endoloris
Je m'enlise Don Quichotte
Rêve de nuits andalouses
et de fruits défendus
Lola danse et sa cadence trouble
Ses mains sèment des pétales
Sang dans le sable de l'arène
À cinq heures après midi
L'oubli
Et l'ombre de ton cœur
"Assassiné par le ciel"
Longues-sur-Mer, 18 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
MES MOIRES
Avec toi pérégrine
je me sentais Ulysse
dans d'insensées balades
pour d'improbables desseins
d'innombrables destins
Entends-tu la romance
trop andante
pas assez andalouse
de ces trois alcines
Le rouet s'enraye
Ma mémoire s'évanouit
Mille ans d'oubli
pour un baiser sans vie
pour un amour sans nom
Tisse et déroule et coupe
le fil de notre destin
Deux vies en dentelle
Longues-sur-Mer, 19 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
MILLE ET UN JOURS
Tu m'as quitté sans mot dire
Je t'ai laissée sans maudire
Cet été au goût d'automne
Au lent poison monotone
Ton fol amour s'est aigri
Même la mer vert de gris
A l'amertume opiacée
Si ce n'est la panacée
Même au loin le temps naufrage
Mille ans d’amours mirages
Mille ans d'amours éphémères
Mille ans d'amours délétères
Même au loin le temps outrage
Mille jours d'amants sans âge
Mille nuits sans l'une envie
Mille nuits sans lune obvie
Longues-sur-Mer, 20 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ARC-EN-CIEL
Je brûle mes lèvres
sur ta peau diaphane
où le soleil dépose
à travers l’ondée
ses folies enluminées
Tu tutoies salamandre
le feu du soleil
irise sa lumière
en incandescentes arabesques
Je brûle mes yeux
aux braises de ton iris
flamboyant
Je brûle ma peau
sur ton corps lascif consumé
sur ton corps céleste constellé
L’amour se rit de la mort
Longues-sur-Mer, 21 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
CHANT MATINAL
Dans mon âme lugubre et sombre
Je n’étais que l’ombre d’une ombre
Je resplendis de ton sourire
Quand il pleuvait dans mon cœur dans mon âme
Tu offris ton cœur soleil
Il y reste un arc-en-ciel
Ma vie se fanait creuse et morose
Tu fus source et muse
Je reverdis en m’abreuvant de ton charme
Quand mes vieux jours guetteront le crépuscule
Lors partageras-tu ta jeunesse
Ta douce délicatesse
Le phénix s’envole à l’aurore
Longues-sur-Mer, 22 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
CHANT MÉRIDIEN
Elle n'attendra rien
Ni Rimbaud ni Verlaine
Ni le vert de son printemps
Il n'atteindra rien
Ni passion ni l’ébène
Ni l'albe de son corps frêle
Elle n'attendra rien
Ni fléau ni chagrin
Ni le lilas de ses veines
Il n'atteindra rien
Ni néant ni amen
Ni le sel de ses désirs
Elle n'attendra rien
Ni Hadès ni Éden
Ni le pâle de l'aurore
Il n'atteindra rien
Ni pardon ni rancune
Ni la lueur de la scène
Elle n'attendra rien
Ni démon ni sirène
Ni le plomb de leurs promesses
Il n'atteindra rien
Ni soumise ni reine
Ni l'écarlate du soir
Elle n'attendra rien
Ni flamme ni génie
Ni poème méthylène
Il n'atteindra rien
Ni délire ni haine
Ni l'azur qui noie ses larmes
Elle n'attendra rien
Ni charme ni l’éther
Ni l'or de sa voix lointaine
Il n’atteindra rien
Ni amitié ni peine
Ni l’encre du crépuscule
Elle n'attendra rien
Ni colère ni drame
Ni mes chroniques juliennes
Je n'attendrai - n'atteindrai - plus rien
Ni nous ni toi ni moi
Seul l'arc-en-ciel - en mon cœur - en rengaine
Longues-sur-Mer, 23 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
CHANT VESPÉRAL
Ma vie s'use sur
des pages vierges
comme des cierges
ma plume susurre
des idées coupables
des mots innommables
rien n'est su ni sûr
Ton âme se fige
m'étourdit d'émoi
tourne autour de moi
- étonnant vertige -
un rêve si sombre
où la mort s'érige
de noirceur et d'ombre
Ton amour enrage
de ne pas survivre
au trop vieux livre
- un soir sans courage -
qu'on chiffonne et jette
dans les oubliettes
tel un vieux sage
Ta vie s'use comme
vieille chaussure
vieille blessure
- noir ultimatum -
rêve que lézarde
la lune blafarde
d'un rire parjure
Longues-sur-Mer, 24 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
LA MORT EN ROSE
Je t'écris un roman morose
Je l'écris à l'encre de rose
Je te crie mon amour cirrhose
Je décris mon cœur qui implose
Le chant des amours tu composes
Le temps des toujours sous hypnose
Le temps des cytises décloses
Tant d'amours en apothéose
Tu m'épies au monocle rose
Maudis ma monotone prose
Tu dénies l'essence des choses
Je te dédis mes mots si j'ose
Publie mon triste chant névrose
Mon désespoir métamorphose
Et mes folles amours encloses
Oublie mes rêves virtuoses
Tu n'as que faire de ma glose
Tu repeins mes amours forcloses
Les masques en anamorphose
Jusqu'à la mortelle overdose
Longues-sur-Mer, 25 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ÉPITAPHE DU 9 THERMIDOR
J'écris la nuit
M'écrie le jour
J'écris la vie
Tu cries d'amour
J'écris je crie
Encore toujours
Plaise à ton corps
Paix à mon âme
Baiser d'amour
J'écris encore
Je crée d'amour
Épithalame
Longues-sur-Mer, 26 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
PARTAGE
Tu m'offris en partage
tes aurores
éthérées
tes soleils
endiablés
tes doux rêves
insensés
tes promesses
passionnées
tes sourires
étoilés
tes volutes
enivrées
tes folies
effrénées
âme amours et déraison
tes troubles ton feu ta flamme
mes paradis tes caresses
mes oublis tes ivresses
ma rage et tes orages
tes élixirs sauvages
tes exils mes naufrages
nos agapes nos rires
tes astres et mes rimes
et même pire
Longues-sur-Mer, 27 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
CHANSON BANCALE
Au firmament de mes nuits
Quand ma vie met son voile
Tu luis comme une étoile
Filante et tu fuis
Dans ma chambre sans lune
Furtive et déhanchée
S’échappe éméchée
Ta silhouette blanche et brune
Chopin joue sa Polonaise
Mon cœur a tant saigné
D'avoir trop mal aimé
Cette âme de braise
Tu vas et tu reviens
Tu scintilles encor
Quand tes doigts sur mon corps
Caressent si bien
Si je te la dédie
Cette chanson bancale
Je la compose à l
A flamme d'une bougie
Longues-sur-Mer, 28 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
MATIN D’ÉTÉ
La douceur de tes mots
Au miel de tes lèvres
Apaise tous les maux
Ma fièvre
Tendresse d'un regard
Sourire dans tes yeux
J'avoue que je m'égare
Un peu
Caresse de ton cœur
De soies et de velours
Tu sèmes le bonheur
L'amour
Ivresse de nos rêves
Tu rallumes les braises
Tu m'aimes sans grève
Fournaise
Longues-sur-Mer, 29 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
À MNÉMOSYNE
Je n'ose pas t'écrire
de peur de te perdre
je n'ose pas te dire
combien je t'aime
Je clos un chapitre
de notre belle histoire
un peu comme une épitre
un lieu de mémoire
Longues-sur-Mer, 30 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
Je ne sais pas
où tu iras
Mais il restera dans mon âme
un doux sourire
un peu de toi
une étincelle
Et cette flamme
en tes yeux verts
Longues-sur-Mer, 31 juillet
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
ÉPILOGUE (L'AUGUSTE)
Comme ton piano désaccordé
ta mélodie s’est muée en silence
ton cœur s’est ensablé
tes lèvres ont brulé sous le soleil de juillet
Tu as muré les mots que je te murmurais
papillons épris de liberté
éphémères sortilèges
Interminable attente
qui amarre les amours
et enchaine les rêves
Je ne hanterai plus les tiens
Longues-sur-Mer, 1er août
© Autobiopoèmes, Chroniques juliennes
Ce que j’esquisse n’a de sens que par la vie que tu donnes à mes mots.
J’écris par-dessus les silences, les absences, les blessures.
J’écris au-delà des errances, des masques, des manques, des déchirures.
L’encre est un baume étalé sur les maux.
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