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Photo du rédacteurHenri Baron

AUTOBIOPOÈMES - La vie ne tient qu'à un fil (2e partie)

Dernière mise à jour : 5 sept. 2021



Textes écrits de 1987 à 1993



PLUS VITE QUE LE TEMPS



à Jean Texier


Que m'a fait la mer


- Je sais son envoûtement

Celui de la Femme

Qui danse sous la Lune

Male fée sorcière bienfaisante


- Je sais la magie du Funambule

Qui danse sur le fil

De son Destin inachevé


- Je sais l'histoire de ces enfants

Perdus dans l'Immensité

- Je sais la magie du Funambule Qui danse sur le fil De son Destin inachevé

- Je sais l'histoire de ces enfants Perdus dans l'Immensité

Je sais leur bonheur Pour l'avoir partagé Je sais ton bonheur De leur avoir offert D'être ce jour plus que des enfants


Que t'a fait la mer

C'est elle qui te chavire Accroché à tes rêves Suspendu dans le Néant Tu implores les Vents

- Ils te répondent Tu les maudis

- Ils se dérobent Et leur plainte lancinante S'estompe dans la Nuit

N'entends-tu pas le cri des mouettes Quel est ce murmure Qui court le long des dunes Et fait chanter les oyats


On dit au large Que les sirènes le soir Curieuses Viennent s'échouer Sur le sable humide Et rêvent en silence De voyage sur les rives de l'Extrême


On dit aussi que l'une d'entre elles Une Nuit sans Lune Pour être allée plus vite que le Vent Pour être allée plus vite que le Temps Fut blessée par le Destin vengeur

- Ô cruelle Infortune

Je ne trouverai plus les mots Qui parleraient pour mon cœur

- Suis-je encore poète L'ai un jour été

- Un jour d'été

Le Soleil peut à jamais Se voiler Mon encre peut tarir Et le temps s'arrêter À mes souvenances

Quelle espérance me reste-t-il

Plage de Sauveterre, nuit du 22 au 23 août

© Autobiopoèmes, La Vie ne tient qu'à un fil

 


LE POÈTE ET LE FUNAMBULE



Le poète a sa plume 

Le funambule son fil

Le poète a sa muse

Le funambule sa lune

Mais où est leur sirène

Fille adorée de Neptune

Qu'on vit un soir sans lune

Échouée perdue sur la dune

De sable chaque grain

Se souvient de l'infortune

De l'elfe aux cheveux d'or

Qui trop aima la tempête

Les vagues se souviennent

De cette nuit où son rire

Sur l'épave brisé

Se tut soudain puis s'enfuit

Les étoiles aussi

Se souviennent de leur peur

D'un cri bref du silence

Et de la plainte du vent

Le poète a sa plume 

Le funambule son fil

Le poète a sa muse

Le funambule sa lune

Mais leur appel s'envole

Leur sirène est trop loin

Et le vent bien trop faible

Pour porter leur espoir


Brétignolles-sur-Mer, 23 août

© Autobiopoèmes, La Vie ne tient qu'à un fil


 

BERCEUSE


Pour Mathilde


La nuit vient Doucement Dors mon petit amour Doucement La nuit s'en revient Demain il fera jour


Entends-tu Chante au loin Le follet malicieux Chante au loin Mignonne entends-tu "Ferme tes petits yeux"


Lune d'or Cieux d'airain Où filent les étoiles Cieux d'airain La lune s'endort Déjà tes yeux se voilent

Peu sauvages Sous la lune Dansent les blonds korils Sous la lune Dans la nuit si sages Des rêves sur un fil

Apparaît Majestueuse Un ombre funambule Majestueuse En songe apparaît Et ton âme affabule


Il fait noir Maintenant Mathilde dors enfin Maintenant Dehors tout est noir Mathilde rêve bien


Maintenant Dehors tout est noir Jusqu'à demain matin

Pont-sur-Yonne, 6 novembre Royan, 23 octobre © Autobiopoèmes, La Vie ne tient qu'à un fil



 

FUNAMBULISME (Triolet)


à Camille

Tu funambules sur un fil Entre la lune et une étoile Et berces mon cœur volatil Tu funambules sur un fil Nulle larme un onctueux babil Tisse ma vie comme une toile Tu funambules sur un fil Entre la lune et une étoile


Tu funambules sur les eaux Où se mêlent rêve et mystère Dans les ineffables chaos Tu funambules sur les eaux Et leur mémoire te mène aux Elfes de notre imaginaire Tu funambules sur les eaux Où se mêlent rêve et mystère


Tu funambules sur le toit Des grandes villes assoupies Où somnambule mon émoi Tu funambules sur le toit Que danse entre toi et moi L'ivresse de nos utopies Tu funambules sur le toit Des grandes villes assoupies


Tu funambules sur un rai De lune ou de soleil qu'importe Te faufiles tel un furet Tu funambules sur un rai Enfin la lumière paraît Du vital élan qui t'emporte Tu funambules sur un rai De lune ou de soleil qu'importe


Corme-Royal, 7 décembre

© Autobiopoèmes, La Vie ne tient qu'à un fil


1er prix Charles Baudelaire

décerné par l'Académie Européenne Littéraire et Artistique en 1993


 

FILANTES


Tu marches tu danses les étoiles naufragées donnent la cadence


La foule t'acclame ton cœur largue les amarres et coulent les larmes


Ô quêtes et rêves ma vie ne tient qu'à un fil l'amour est sa sève


Ma quête mon rêve funambulent sur nos pleurs où ma vie s'achève

La Rochelle, 31 décembre

© Autobiopoèmes, La Vie ne tient qu'à un fil


 

SAUVETERRE 1991


à Carolyne


Ce soir

Seul sur la plage

Je cherchais ma Sirène

Le murmure de son chant

Guidait mes pas somnambules

Je n’ai pas vu son corps

Caressé par l’écume des vagues

J’ai voulu son visage

Dans la valse des étoiles

Sur l’Épave 

Immobile

Éternelle

Veillait la Grande Ourse


J’ai marché sur la plage

Cœur serré

Yeux mouillés

Le sel de mes souvenirs

Et la rouille du Temps

Ont gravé sur le sable

Ton nom

L’image d’une voile

Une date

22 août 1991


Plage de Sauveterre, 22 août © Autobiopoèmes, La Vie ne tient qu’à un fil

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