BUCOLIQUE
Ambivalent amour qui bruisse dans la nuit Mélancolique printemps qui plane et s'étiole Envoûtante mélodie d'un piano perdu Luminescente langueur de mon rêve abysse Inaccessible étoile où meurent nos regards Éphémère éternité qu'invente ton rire
Mimet, 14 février
©Autobiopoèmes, Provençales
APT'CROSTICHE
Korils espiègles
Ardents et purs
Tournez valsez
Y aura-t-il
Mille princesses
Immaculées
Nymphes bleues dans l'
Immensité
Apt, août ©Autobiopoèmes, Provençales
AUX ARBRES ET CAETERA
Arbres aux branches dénudées
Comme aux cieux suppliant
De daigner leur accorder
Un bel et nouveau printemps
Arbres au tronc sinueux
À la silhouette humaine
Élancés vers les cieux
Ancrés à la terre souveraine
Ô Arbres comme je vous ressemble
Arbres désarmés
Avec mon amour au vent qui tremble
Mimet, 15 février ©Autobiopoèmes, Provençales
PROVENCE
Imagine un limpide arc-en-ciel Qui paresse et n'en finit pas Écoute une cascade d'azur Cherche un chemin de lumière Fais jaillir une source au village ocré de soleil Ferme les yeux C'est l'été
Apt, août ©Autobiopoèmes, Provençales
NOCTAMBULATIONS
Si la nuit t'emprisonne dans des rêves insensés Si la nuit t'empoisonne dans des passions glacées Je serai ce chat sur les murs du château somnambule sous le ciel étoilé Même la lune a l'air perdu vers les grands cyprès
Mimet, février
©Autobiopoèmes, Provençales
ILLUSIONS
Au détour d'un chemin
J'avais pris votre main
La serrant sur mon cœur
J'avais cru au bonheur
Mais volent mes je t'aime
Quand les blancs chrysanthèmes
Se teintent du sang noir
Des amours illusoires
Il pleut dans ma mémoire
Où meurent sans espoir
Mon œuvre inachevée
Mes amours oubliées
Qui peu à peu se vident
Quand arrive livide
L'aube qui les achève...
Il tonne dans mes rêves
Au détour d'un chemin Vous lâchâtes ma main Pour en aimer un autre Comme Judas l'Apôtre
Apt, aout ©Autobiopoèmes, Provençales
MIME
La lune hivernale
son visage
semble sourire caresser
les cimes enracinées au firmament
Lune cruelle
miroir mensonger
désenchanté
comme le murmure des vieilles pierres descellées
Et la peur soudain
peur d'être aimée
cri de son amour
déchiré
dans l'aube lactescente
Mimet, 22 février
©Autobiopoèmes, Provençales
LA FEDO MORTE
Je caresse comme en un rêve ta peau brune et nue Sur l'ocre d'or et de sang Tes blonds cheveux d'elfe au vent dénoués Les pierres semblent rire et ton visage-fleur s'épanouir dans la moite chaleur de l'été qui souffle en errance sur le sol de Provence Je m'abreuve à ta source Au ruisseau de tes lèvres Que m'enivrent encor tes yeux-miroirs pers Je voudrais crier prier pleurer Que se taise ou hurle l'écho Je voudrais me suspendre à ton sourire
Frais
comme la Fedo
Morte
comme mes amours
Rustrel-Colorado Provençal, 16 août
©Autobiopoèmes, Provençales
ÉLÉMENTS SONGES
La Provence a une histoire
L'enfant la rêvera
La pierre a une mémoire
L'enfant vous la dira
Les arbres en automne
laissent leurs éphémères
se dorer
s'empourprer
s'échapper
Le vent
les dérobe
les porte
les emporte
les virevolte
Enfant roi
Enfant mage
Enfant oiseau
Enfant nuage
Tumulte de l'orage
Chant de la pluie
Flaques de vie
L'enfance crée sa mémoire
La pierre vous la dira
L'enfance crée son histoire
La Provence vous la criera
Apt, 22 aout ©Autobiopoèmes, Provençales
ROUX SILLON
Tu dors comme l'enfant s'abandonne au sommeil
Ton visage d'ange qu'enivre le genièvre
Resplendit dans le soir d'un été qui s'achève
Quand je guette impatient l'heure de ton réveil
Peut-être m'offriras-tu ton corps d'ocre-soleil
Et partageras-tu la menthe de ta lèvre
Ta crinière-lavande au parfum de mon rêve
Et l'écho de ton rire à nul autre pareil
J'aime voir dans tes yeux la vie telle une larme
Qui perle lentement pour distiller son charme
Éclate comme un fruit trop mûr de grenadier
Sauras-tu m'étourdir Ton âme murmurée
Posera sur mon cœur un rameau d'olivier
Inondant de caresses ta peau mordorée
Apt, 22 août ©Autobiopoèmes, Provençales
Texte paru dans L'Ouvre Boîte n°31, janvier 1996, revue éditée par l'Association Littéraire et Poétique de la Plaine de France
PROPOSITION
Si tu veux
on recommence
les mêmes absences
les mêmes errances
Pour aller plus loin par les mêmes chemins parchemins de la vie lendemains d'amour
d'éternité
Mimet, 1er mars ©Autobiopoèmes, Provençales
REDONDANCES
Dans ton ciel de Provence On nie l'évidence La déliquescence Rêves sous influence
Dans ton ciel de Provence Où tout recommence Notre inexistence Rêves en défaillance
Dans ton ciel de Provence Tu braves la chance Aimes dans l'urgence Rêves en ambulance
Dans ton ciel de Provence J'oublie ma conscience Voile ma méfiance Rêves en survivance
Apt, août ©Autobiopoèmes, Provençales
MIMET-IST(H)ME
Nymphes noctambules Arabesques ambrées Rêves rebelles Gestes grimés
Heures hostiles
Intense inconscience
Lueur libertine
Enigmatique eldorado
Hespérides heureuses
Mimet, mars
©Autobiopoèmes, Provençales
COLORADO 94
COmme en Rêve ma lutINE, COlombe en l'étheR libertINE, COmète d'oR qui clandestINE, COquelicot et mandaRINE, COmplice Rebelle et félINE, COuleurs de Rustrel, opalINE CORolle et châtouille câlINE, COeur ô mon coeuR qui tambourINE, COmedia ! belle balleRINE !
Apt, août
Esnandes, septembre
©Autobiopoèmes, Provençales
CINQUANTE ET UN
Espérance en partance
Lueur pâle de l'aurore
Ombre de caresses sucrées
Désir âpre de lèvres framboise
Immensité muette des montagnes
Errance moite de mes rêves blessés
Mimet, 26 février Embrun, 6 mai ©Autobiopoèmes, Provençales
EST-CE SAGESSE OU FOLIE...
Que de lire dans les yeux de l'Autre Un écho de son Destin Son angoisse d'être à moi
Que de panser mes plaies
Sur un ventre béant
Contre un coeur inconnu
Que d'embrasser et de rire
Avec des lèvres qui ne sont miennes
Ni n'ont goûté les mêmes liqueurs
Que de caresser et d'aimer
Avec un corps un sexe étrangers
Jusqu'à la déchirure
Que d'écrire et de chanter
Ce que d'autres en silence ont plombé
Le mystère de la vie des amours fortes
Est-ce sagesse ou folie Que cette désaimance
Aix-en-Provence, septembre
©Autobiopoèmes, Provençales
BRUMES EMBRUNAISES
Quelque part ou ailleurs ici peut-être la musique pleure aux éclats fait valser le vin dans les verres et mon cœur brisé par trop d'alcools mélangés trop d'amours transhumées se laisse bercer par un sourire inconnu éconduit comme les souvenirs d'un été qu'on classe Quelque soit ta réponse il suffirait d'y croire
Embrun, septembre © Autobiopoèmes, Provençales
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