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AUTOBIOPOÈMES - Océanités (2e partie)

Photo du rédacteur: Henri BaronHenri Baron

Textes écrits de février 2023 à aujourd'hui



Commes - Coucher de soleil au lieu-dit Le Bouffay - le 07/08/2020 (photo © HB)
Commes - Coucher de soleil au lieu-dit Le Bouffay - le 07/08/2020 (photo © HB)

57

 

 

Contrejour

 

en ivresse mutine

en danse céleste

à la dérive

 

sous vent de mer

avant le sabordage

vers l'argile et la craie

où s'échouent bercées

sa caresse et l'écume

 

en effets de Manche

et scintillement stellaire

reflets du ciel

où sombrent le temps

et les oiseaux sans elle

 

juste un vague amour

suicidé

 

 

Port-en-Bessin, 30 avril

© Autobiopoèmes, Océanités


 


58 (MAL DE TERRE)

 


De vague à l'âme

en petite roche

de port sans escale

en laisse amère

où l'écume est grise

l'algue pestilentielle

militaire à camoufler les cadavres sans nom

l'air marri

la mer huileuse

la gyre aux phares

le verre impoli

je bois flouté

noie mes arc-en-ciels

et mes souvenirs éventés

éventrés

je divague

traîne mes bottes

et mon ciré

et vogue la galère

j'amococadize

puisqu'il faut ramer

ramer

ramer

ne rimer

ne penser

à rien

ne pas s'échouer

 

 

Paris, 25 mai

 © Autobiopoèmes, Océanités



 


59  (BIRTH OF A CHILD)



I was born with

a pinch of salt on my lips

sand on my cheeks

in my eyes brown seaweed

in my heart eastern winds


Je suis né avec

une pincée de sel entre les lèvres

du sable sur les joues

dans mes yeux des algues brunes

en mon cœur des vents d'Est



Longues-sur-Mer, 10 septembre

© Autobiopoèmes, Océanités


 


60

 

 

J'ai rêvé d'impatience

de me désincarcérer

m'étirer

me tirer

entre l'amertume du jour

et le sucré de la nuit

 

Au petit matin

ciel d'orange

rêve envolé

cœur ensablé

je n'avais plus qu'un bruit du large

juste le vent dans un gros coquillage

 


Châtelaillon, 8 avril

© Autobiopoèmes, Océanités



 


61 (DISSOLVANT)

 

 

Ici commence

la mer

le sel

et le soleil

la vie

mais si l'éternité s'en est allée – voguant divaguant – là d'où personne ne revient –

si nul matassin ne s'élève sur son fil d'écume

les mains vers un ciel mensonger

les pupilles dilatées irradiées par ta folie

si tu rends vagues les amours

si tu sombres la lumière

si tu naufrages le tendre

et qu'il ne reste que l'amer le fade et l'ennui

le gris et la pluie

la solitude au linceul

alors je marierai

en un matin brumeux

mes cendres à l'océan

 

 

Châtelaillon-Plage, 8 avril

© Autobiopoèmes, Océanités



 


62

 

 

Soudain le vent abandonne sa paresse

le ciel se désordonne

me déshypnotise

les sirènes délaissent le rivage

ondulent vers le large

ne laissant flotter que le parfum sauvage

de leurs cheveux verts

l'ombre gagne la dune

déplisse les ridelles de mes yeux

les reforme sur le sable blond

ma nudité soudain me gêne

éblouie par une Ève ébène

 


Saint-Laurent-sur-Mer, 19 juillet

© Autobiopoèmes, Océanités



 


63

 

 

De la mer

qui s'agite dans mon verre

monte un brouillard

à couper au couteau

on entend les cornes de brume

on navigue à l'aveugle

on s'attend à s'échouer

entre algues et rochers

on se fracasse

sur de grises falaises

Noir sous les paupières

je ressasse

elle reflue

je bois la tasse

Je dévis

 


Saint-Laurent-sur-Mer, 10 aout

© Autobiopoèmes, Océanités


 
 
 

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